britannicum, -(quoique fou manufcrU porte itinera-
rium Antoniiy 6c que le do&eur Bentley lift Antonii
Justifié). Il obferve qu’on eft avec raifon en doute
auquel des empereurs romains, du nom d|Antonin,
on doit attribuer cet ouvrage, ou même s’^ e ft d’aucun
de ces princes. Il croit que divers auteurs y ont
travaillé ; la chofe eft inconteftable, fi quelqu’un
dès Antonins y a eu part, puifque le dernier de ces
princes a vécu long-tems avant la fondation de
Conftantinople 6c de plufieurs v ille s , dont il eft
parlé dans cet itinéraire. Le dodeur Gale conjedu-
re qu’i l a peut-être été commencé par un des Antonins
, 6c continué par d’autres, à mefure qu’ils ont
eu occafion de connoître plus particuliérement ces
parties du monde.
M. Gale remarque fur le mot de Britanniarum , •
que les Romains appelloient cette île indifféremment
Britannio ou Britannia , avant qu’elle fût partagée
en provinces. La première divifion s’en fit du
tems de Severe , par le fameux grand chemin qui al-
loit depuis Claufentium jufqu’à Gabrojentum. Notre
auteur l’appelle dans un autre endroit the Foffed-
Way, 6c il dit qu’il v a au nord en traverfant les
comtés de Leicefter 6c de Lincoln, reparoiffant en-
fuite à un village nommé Spittle in the Street ; il paffe
par Hibberftow, Gainftrop, Broughon 6c Applebey,
& vient finir pas fort loin de 'Wintringham , fur le
bord de l ’Humber.
Par cette divifion , toute la partie de la grande-
Bretagne fituée à l’orient du chemin, s’appelloit Britannia
prima, qui étoit la plus voifine de la m er, par
rapport à Rome , 6c que Dion nomme » k*tù. Le
pays fituë à Foueft du chemin portoit le nom de
Britannia fecunda". Dion l’appelle » dm. Le dodeur
Gale frapporte fuccindement les divifions de la rande-Bretagne,T&ilnous apprend enfuite l’ordre
es provinces qui étoit tel : premièrement la Britannia
prima ou baffe-Bretagne ; c’étoit du tems de
Severe la partie orientale de l’île. En fécond lieu,
Britannia fecunda, ou haute- Bretagne ; c’étoit du
tems du même empereur, la partie occidentale de
l’île. Conftantin le grand ajouta deux nouvelles provinces
nommées Flavia Catfariinjîs, & Maxima Cce-
farienjis, dont la première commençoit à Glocefter,
& s’étendoit dans le milieu de l’Angleterre : la fécondé
comprenoit tout ce que les Romains poffé-
doient dans le nord de l’île ; la partie la plus Reculée
de cette province fituée entre Sterling-Forth 6c
la muraille des P ides, 6c reprife par Théodofe, fut
âppellée Valentia, en l’honneur de l’empereur Valentinien.
Le dodeur Gale ne croit point que la v ille dé Yorck
ait jamais été âppellée Brigantium par aucun auteur
qui fût juge compétent ; il doute que le paffage de la
Syntaxis magna de Ptolomée, qu’on cite communément
pour prouver qu’elle a porté le nom de Brigantium
, foit concluant. V oici ce que dit Ptolomée:
premièrement il place Brigantium dans le vingt-deuxieme
parallèle » il met enfuite le milieu de la grande
Bretagne dans le vingt- troifieme , 6c Cattarick
dans le vingt - quatrième y par oit il paroît évidem-
, ment qu'Yorck 6c Cattarickne font pas à une fi grande
diftance Fune de l’autre. Le dodeur foupçonne
donc que Brigantium a çté mis là pour Segontium ou
Brecannioc, Brécknoc, à qui les parallèles de Ptolomée
conviennent beaucoup mieux. Il cite quelques
autorités pour prouver qu’ Yorck a été la capitale
d’Angleterre ; & il.parle de plufieurs anciennes inf-
çriptions qu’on y trouve. Outre ce détail M. Gale a
inféré dans fon ouvrage d’autres voyages dans la
grande-Bretagne , tirés du même intinéraire.
Garth (Samuel) poëte6c médecin, encouragea en
169 6 la fon dation, de L’infirmerie, qui étoit un appartement
du college des Médecins, pour le foula:
gement gratuit des pauvres. Cette oeuvre decharité
l’ayant expofé au reffentiment de plufieurs de fes.
confrères, aufli-bien que des Apoticaires, il les tourna
en ridicule avec beaucoup d’efprit 6c de feu dansj
un poëme intitulé the difpenfary. La fixieme édition
de ce poëme ingénieux qui contient fix chants, a
paru à Londres en 1706 , in-8°. avec de nouveaux
épifodes.
Le duc de Malborough affedionnoit Garth particuliérement,
& le roi George I. le fit chevalier avec
l ’épée de ce Seigneur. Il fut enfuite nommé méde-,
cin ordinaire de S. M. & médecin général de l’armée.
Il mourut en 17 0 9 , eftimé de tout le monde. Le lord
Lanfdowne fit de très-beaux vers fur la maladie de
Garth. « Macaon, dit-il, eft malade ; admirable en
» fon a r t, il a plus fauvé de vies que nos guerres
» n’en ont ravi. Le téméraire buveur, & la femme
» aventurière, ne peuvent redouter avec lui que la
» honte ou le remords. Dieu des arts , protégé le
» , plus cher de tes enfans ! rétablis celui à la vie du-
>> quel la nôtre eft attachée ; en confervant Garth,
» tu nous conlerves nous-mêmes ».
Gower (Jean) poëte du xvj. fiecle floriffoit fous le
régné de Richard II. auquel il dédia fes ouvrages.
Il en a écrit en latin , en François 6c en anglois. Sa
confejjio amantis en vers anglois, parut, à Londres en
15 3 2 . L ’auteur mourut en 1402 dans un .âgefort
avancé. .
Hickes (George) naquit en 16 4 2 , 6c prit le parti
de l’églife après avoir fait fes études à Oxford. Il
devint chapelain du duc de Lauderdale, 6c enfuite
doyen de Worcefter. Il mourut, en 17 15 âgé de 74
ans. Il entendoit parfaitement les anciennes langues
du nord, dont il avoit joint l’étude à celles de fa
profeflion. Ses ouvrages théologiques font en grand
nombre. On a fait un recueil de fes fermons en 2
vol. imprimés à Londres.en 1 7 1 3 ,in-8°. Sa grammaire
Anglo-S axone parut à. Oxford en 16,89 i«-4 °.
mais l’ouvrage qui lui a fait le plus d’honneur, eft
intitulé antiques litteraria feptentrionalis , libri duo ,
Oxoniæ, 17 0 } . in-fol.
Saunderfon (Robert) évêque de Lincoln, naquit en
15 8 7 , & fut nommé profeffeur en théologie à Oxford
en 1642. Il fouffrit beaucoup pendant les guerres
civiles, fut pillé plufieurs fois, bleffé en trois
endroits de fon corps, 6c réduit à une grande né-
ceflité, ayantfemme & enfans. Robert Boyle lui envo
y a une foi cinquante livres fterling, en le priant
d’accepter la même fomme chaque année, fa vie durant
; mais fa mauvaife fortune changea de face bientôt
après, ayant été promu à l’évêché de Lincoln en
1660. Il mourut en 16 6 3 , âgé de 76 ans. Outre la
théologie polémique, il étoit fort verfé dans l’etu-
de des antiquités 6c de l’hiftoire d’Angleterre. Ses
fermons ont été imprimés au nombre de 34 en 1660
in-fol. 6c au nombre de 3*6 en 16 8 1 , avec la vie de
l’auteur par Ifaac Walton. Son ouvrage fur les cas
de confcience parut en 1678 & en 1685» in-8°.Son
liv re de juramenti promifforii obligations, a ete imprimé
à O xford, 1646. Londres 1 6 4 7 ,1 6 7 0 , 1676 &
1683 , in-8°. On en a donné une tradudion angloife.
M. Françpis Peck a publié dans,fes dejîderata curiofa
l ’hiftoire & les antiquités de l’ancienne eglife cathédrale
de Lincoln, recueillies par Saunderfon.
S avilie (Henri) naquit en 1549 , 6c après avoit
voyagé dans les pays étrangers, pour fe perfectionner
dans les fciences, dans la connoifïance des langues
& des hommes, il fut nommé pour enfeigner
la langue grecque à la reine Elifabeth, qui faifoit
grand cas de lui. Le roi Jacques I. voulut l’élever aux
dignités, mais il les refufa, 6c fe contenta de l’honneur
d’être créé chevalier par ce princ,e. Il mourut
à Oxford en 16 2 2. C’étoit un homme parfaitement
verfé dans les langues grecque 6c latine, laborieux
à rechercher, & généreux à publier les môriuméns
dè l’antiquité non - feulement il y employa une
grande partie de fon bien, mais il s’eft immortalifé
en fondant en l’année 16 19 deux chaires, l’pne de
géométrie 6c l’autre d’aftronomie, dans l’univerfité
d’Oxford.
1 °. Sa traduction de Tacite, dédié à la reine Elifa-
beth, 6c accompagnée de notes , parut à Londres en
1 5 8 1 , in-fol. 6c a été réimprimée plufieurs fois depuis.
2°i Son commentaire fur des matières militaires
, imprimé à Londres en 15 9 8 , in-fol. a été traduit
en latin par Marquard Fréher. 3 ° . Il a mis au jour en
15 9 6 , in-fol. Fajli regum & epifeoporum Anglics , uf-
que ad Willemum Jeniorem. 40. Il a aufîi fait imprimer
à Oxford en 1 6 2 1 , in-40. desprotlectiones in elementa
Euclidis,
Mais rien ne lui fait plus d’honneur que fa belle
édition des oeuvres de S. Chryfoftôme, en grec, imprimée
au college d’Eaton en 1 6 1 3 , en 8 vol. in-fol.
avec des notes de fa façon, & d’autres favans hommes
qui l’aiderent dans ce travail, dont la dépenfe
lui coûta huit mille livres fterling. Il eft vrai que
cette édition toute grecque ne peut être à l’ufage du
grand nombre, & que c’eft pour cela qu’elle n’a pas
eû grand cours en France ; mais elle fera toujours ef-
timée des connoiffeurs qui laifferont aux autres l’avantage
de pouvoir lire l’édition grecque 6c latine
de S. Chryfoftôme, donnée par le p. Fronton du
D u c , quefejae tems après l’édition de Sa ville, &
faites en réalité furtivement fur l’édition d’Angle-
terrè, à mefure qu’elle fortoit de deffous la preffe.
Ajoutons que l’édition du jéfuite n’a des notes que
fur les dix premiers tomes, & qu’on eft obligé d’avoir
recours, pour les tomes l'uivàns, à l’édition
de M orel,ou à cèllede Commelin.
Sharp ( Je a n ) archevêque d ’Yorck 9 naquit en
1644 , 6c fut nommé doyen de Norwich en 16 8 1 ;
mais en 1686 , il fut fufpendu pour avoir défendu
dans un de fes fermons la doftrine de l’églife anglicane
contre le papilme ; cependant après fa fufpenlion ,
il fut plus confideré que jamais , & fon clergé témoigna
plus de déférence pour fes confeils , qu’il
n’en.avoit auparavant pour fes ordres. La cour fut
obligée de fe tirer de ce mauvais pas comme elle put.
E m 6 9 2 , il fut nommé archevêque d’Yorck à lafolli-
citation de Tillotfon fon intime ami, 6c dont nous
parlerons tout-à-l’heure. En 17 0 2 , il prêcha au couronnement
de la reine Anne, entra dans le confeil,
6c eut l’honneur d’être grand aumônier de cette reine.
Il mourut en 1 7 1 3 , âgé de 69 ans. Onadmireà
jufte titre fes fermons. La dërniere édition publiée à
Londres en 17 4 0 , forme fept volumes in-8°.
Tiliotfon ( Je a n ) archevêque de Cantorbery , &
fils d’un drapier d’un bourg de la province d’Yorck ,
naquit en 16 3 0 , & étudia dans le college de Clare à
Cambridge. Il eut fuccéffivement plufieurs petites
cures que fon mérite lui procura. En 16 8 9 , il fut
inftalé doyen de l’églife de S. P a u l, & en 16 9 1 , il
fut nommé à l’archevêché de Cantorbéry. Il mourut
en 16 9 4 , dans la foixante-fixieme année de fon âge.
Pendant qu’il fut dans une condition ordinaire ,
ilmettoit toujours à part deux dixièmes de fon revenu
pour des ufages charitables ; il continua cette pratique
lerefte de fa vie , & mourut fi pauvre que le
roi donna à fa veuve une penfion annuelle de fix
«ens livres fterling. Après fa mort on trouva dans
fon cabinet un paquet de libelles très-violens, que
1 on avoit faits contre lu i, fur lequel il avoit écrit de
*a main .' « Je pardonne aux auteurs de ces livres ,
ts 6c je prie Dieu qu’il leur pardonne aufli ».
Je ne m’étendrai point fur la beauté de fon génie,
6c l’excellence de fon caràftere ; c’eft affez de renvoyer
le lefteur à l’hiftoire de fa vie , & à fon orai-
fonfunebre, par Burnet éyêque de Salisbiuy. La
rêine parloit de lui avec tant de tendreffe, que quelquefois
même elle en verfoit des larmes. En 1675
il donna au public lé Traité des principes & desde-
yoirs de la religion naturelle, de l’évêque Wilkins ; &
il y mit une préface. En 1683 , il fut l’éditeur des
oeuvres du doâeur Barrow , 6c l’année fuivante, de
celles de M. Ezechias Burton j mais fes fermons ont
rendu fon nom immortel ; il en avoit paru pendant
fa vie un volume in-fol. Après fa mort le dofteur
Bark er, fon chapelain, donna les autres en z vol.
in-fol. dont le manufcrit fe vendit deux mille cinq
cens guinées. Ce;futla feule fucceflion qu’il taiffaa
recueillir a fa famille, parce que fa charité confom-
moit tout fon revenu annuel auffi régulièrement
qu’il le recevoit. Les fermons de ce digne mortel,
paffent pour les meilleurs qu’on ait jamais faits, 6c
fe reimpriment fans ceffe en anglois. M. Barbeyrac
en a donné une traduction françoife en fix vol. in-/2 .
6c depuis on en a publié deux autres volumes tirés
des OEuvres pofihumes. La traduction hollandoife forme
fix volumes in-40.
M.^ Burnet dit qu’il n’a jamais connu d’homme
qui eût le jugement plus fain , le caraCtere meilleur ,
l’efprit plus n e t, & le coeur plus compatiffant ; fes
principes de religion 6c de morale étoient grands 6c
nobles , fans la moindre tache de relâchement ou
de fuperftition ; fa maniéré de raifonner fimpie, claire
, 6c folide, jointe à fes autres talens , l’ont fait
regarder par tous les connoiffeurs , comme ayant
porté la prédication au plus haut degré de perfection
dont elle foit fufceptible. Je ne fâche pas, dit le
fpeCLateur, avoir jamais rien lu qui m’ait fait tant de
plaifir : fon difeours fur la fincérité eft d’un mérite
rare , en ce que l’auteur en fournit lui-même l’exemr-
ple , fans pompe 6c fans rhétorique. Avec quelle
douceur , en quels termes fi convenables à faprofef-
fion, n’expofe-t-il pas à nos yeux le méprit que nous
devons avoir pour le défaut oppofé ; pas lamoindre
exprelfion trop vive ou piquante ne lui eft échappée
; fon coeur étoit mieux fait, 6c l’homme de bien
l ’emportoit toujours de beaucoup fur le bel efprit.
Walton ( Brian ) , évêque de Chefter , naquit en
1 6 0 0 ,6c étudia à Cambridge en qualité de fervant
(fei^er). Il obtint fucceffivement depetits bénéfices,
6c fut nommé en 16 3 9 , chapelain ordinaire du roi ;
mais il fut continuellement maltraité dans le tems de
la guerre civile. Enfin , après le rétabliffement de
Charles II. il futfaçré évêque de Chefter, en i66o>,
& mourut l ’année fuivante à Londres, dans la foir
xante-unieme année de fon âge.
Il forma le magnifique projet de la polyglotte
d’Angleterre, 6c mit la derniere main à cet ouvrage
qui parut à Londres en 16 5 7 , çn fix volumes in-fol.
J ’ai parlé ailleurs de cette polyglotte , à l’imprdfion
dé laquelle plufieurs perfonnes de diftinétion contribuèrent
généreufement.
Wharton (T h om a s) , célébré médecin anglois,
naquit vers l’an 16 i o , devint un des profeffeurs du
college deGresham, & mourut à Londres en 16 7 3.
Il publia en 1656,, fon Adenographia , réimprimé à
Amfterdam en 16 5 9 , in-8°. Il donne dans cet ouvrage
une defeription de toutes les glandes du corps
humain , plus exa&e qu’il n’en avoit encore paru ,
& leur affigne des fondions plus nobles que celles
qu’on leur attribuoit avant lu i, comme de préparer
6c de dépurer le fuc nourricier; il a fait connoître les
différences des glandes & leurs maladies ; enfin il a
découvert le premier le conduit des glandes maxillaires
, par lequel la falive paffe dans la bouche.
Je ne dois pas oublier de dire que le,fameux Jean
Wicliffe , ou Wiclef 3 naquit environ l’an 13 2 4 ,
proche de Richemont, bourg de VYorck-shire. Après
avoir fait fes claffes, il fut aggregé à Oxford , en
1 3 4 1 , au college de Merton, & s’y diftingua par