d’inftrument propre à jauger ou mefurer les liqueurs
qui fontdans les tonneaux, pipes, barriques, &c. on
donne aufli le nom de verge à la liqueur mefurée;
ainfi on dit trente verges de vin ; la verge de liqueur
eft eftimée trois pots & demi, quelque peu moins ;
la verge a plufieurs noms, fuivant les divers lieux 6c
pays oii elle eft en ufage. (D . / .)
VERG E rhinlandique , f. f. ( Mefure de longueur.')
c’eft une mefure qui répond à deux de nos toiles, ou
à douze de nos pies , 6c qui eft fouvent employée
dans la fortification par les ingénieurs hollandois.
W Ë Ê M
V e r g e , f. f. la mefure des longueurs dont on fe
fert en Efpagne 6c en Angleterre pour mefurer les
étoffes. C’ en: une efpece d’aune. La verge d’Efoagne,
qui eft particulièrement en ufage à Séville, le nomme
en quelques lieux bara ; elle contient dix-fept
vingt-quatriemes de l’aune de Paris; enforte que les
vingt-quatre verges d’Efpagne, font dix-fept aunes de
Paris , ou dix-fept aunes de Paris font vingt-quatre
verges d’Efpagne. La verge d’Angleterre fe nomme
yard. Voye{ Y A RD. ( D . J . )
V e r g e d ’o r , voye[ A r b a l e s t r i l l e .
V E RG E d e g i r o u e t t e , ( Marine. ) verge de fer
qui tient le fût de la girouette fur le haut du mât.
V e r g e d e L’a n c r e , ( Marine.) partie de l’ancre
qui eft contenue depuis l’organeau jufqu’à la croifée.
F ’oyei A n c r e .
V e r g e DE POMPE, (Marine.) verge de fe r ou de
b o is , qui tient l’appareil de la pompe.
VERG E DE FUSÉE , f. f. terme d’Artificier, c ’eft
un long bâton auquel on attache la fufée qui doit
monter. Il eft fait d’un bois léger 6c fec pour les petites
fufées, 6c celles qui font de moyenne grandeur;
fon poids eft depuis une jufqu’à deux livres : on lui
donne fept fois la longueur des fufées , lefquelles ont
fept fois le diamètre de leur ouverture. La même proportion
peut avoir lieu à l’égard des fufées plus grandes
, à moins que le bâton ne foit plus fort à proportion.
Les artificiers proportionnent ainfi l’épaiffeur
de cette verge ; ils lui donnent en haut j du diamètre
de la fufée , 6c £ en bas. Voye^ l'artillerie de Simie-
nowitz. ( D . J . )
V e r g e , f. f. terme de Balancier, autrement fléau;
c’eft un long morceau de cuiv re , de fer ou de bois,
le plus ordinairement de buis, fur lequel font marquées
les diverfes divifions de la balance romaine
ou pefon. Cette verge a deux fortes de divifions ,
l ’une d’un côté pour ce qu’on appelle le fo r t , & l’autre
à l’oppofite pour ce qu’on nomme le foible.
wÊÈm
V e r g e , f. f. (Ferranderie.) ce mot fe dit des morceaux
de fer longs 6c menus , ordinairement ronds,
que les Marchands-de-fer vendent aux Serruriers ,
ce qui s’appelle du fer en verges. Cette forte de fer
s’ emploie ordinairement pour faire des tringles, des
clés, des pitons , 6c autres légers ouvrages de Serrurerie.
(D . J . )
V e r g e s , chc{ les ouvriers à la navette, ce font des
baguettes qui fervent à féparer 6c à tenir ouverts les
fils de la chaîne des étoffes & des toiles. Ces verges
font faites pour l’ordinaire de bois de coudrier dont
on a enleve l’écorce. 11 faut quatre de ces verges dans
les métiers à gaze, 6c feulement deux dans tous les
autres métiers.
V f.r g e , terme d.'Horlogerie, V e r g e d e BALANCIER
ou V e r g e DES PALETTES, voyeç les-Flanches
d'Horlogerie , eft une tige fur laquelle eft enarbré le
balancier d’une montre , 6c qui porte deux petites
palettes dans lefquelles engrenent les dents de la
roue de rencontre. Voye\ É c h a p p e m e n t , M ont
r e , P a l e t t e .
Vtrge du pendule ; c’eft la partie du pendule appliqué
à l’horloge, qui s’étend depuis les refforts , la
feie ou le point de fufpenfion jufqu’au-bas de la lentille
qu’ elle foutient par le moyen d’un écrou.
Cette verge doit avoir une force raifonnable ; trop
groffe , elle fait monter le centre d’ofcillation du
pendule, d’où réfulte de plus grandes réfiftances de
la part de l’air 6c du point de fufpenfion ; trop foible
, au contraire les vibrations occafionnent en elle
de petits frémiffemens qui altèrent fenfiblement le
mouvement du pendule.
Des effets du froid & du chaud fu r la verge du pendule.
Windelinus s’apperçut le premier que les diffé-
rens degrés de chaleur 6c de froid , dilatant plus ou
moins la verge d’un pendule , occafionnoient quelques
irrégularités dans le mouvement de l’horloge
oit il étoit appliqué. On fut long-tems fans ajouter
foi à fa découverte, mais l’expérience & la perfection
oii l’on porta par après les horloges à pendule
confirmèrent fi bien l’exiftence des erreurs qu’il avoit
fait remarquer, que depuis on a eu recours à divers
moyens pour les faire évanouir. V o y e ^ T h e r m o m è t
r e .
L ’expédient le plus fimple qu’on puiffe employer
pour diminuer ces erreurs, eft fans doute de choifir
les matières fur lefquelles la chaleur produit le moins
d’effet pour en compofer la verge du pendule ; cette
verge doit donc être d’acier, métal qui s’alonge le
moins à la chaleur. Dans les feuls cas où l’on craindra
quelqu’influence magnétique fur le pendule , il
fera à-propos d’en faire la verge de laiton ou de
quelqu’autre matière qui n’en foit point fufceptible.
C’eft apparemment pour cette railôn que M. Gra-
ham a mis une verge de laiton à la pendule qu’il a
faite pour MM. du nord.
L ’expérience a cependant fait voir que fes craintes
étoient peu fondées. M. de Maupertuis, dans fon
livre de la figure de la terre, rapporte qu’ayant fubfti-
tué à la lentille d’une pendule fie M. le R o y un globe
de fe r , il n’en étoit réfulté dâiis la marche de l’horloge
, allant à Paris ou à P e llo , que la feule différence
d’une demi-feconde en douze heures , ce qui
eft trop peu de chofe pour pouvoir être attribue à
une caufe particulière, fur-tout fi l’on confidere
qu’il avoit fallu ôter & remettre ce-globe plulieurs
fo is, 6c que des lentilles d’étain 6c d’autres métaux
fubftituées de la même façon avoient produit de plus
grandes différences.
Pour connoître à quel point les verges de laiton
font défeétueufes , 6c combien il a été néceffaire que
la pendule de M.Graham foit tombée entre les mains
fi’obfervateurs aufli exafts, il fuffit de lire ce qui eft
rapporté, pag. i<Sy & i6 $ , du livre que je viens de
citer , l’auteur y dit entr’autres chofes qu’il falloit
jour 6c nuit avoir l’oeil fur les thermomètres, pour
entretenir un égal degré de chaleur dans le lieu ôii
la pendule étoit fituée , 6c qu’il falloit encore avoir
foin que les thermomètres 6c la pendule fuffent à
une égale diftance du feu , 6c fe trouvaffent à la
même hauteur.
Quelques horlogers ont propofé de faire les verges
de pendule avec un bois d u r, tel que l’ébene, le
bois de fe r , le noyer , le buis , &c. Le bois, difent-
ils , éprouve à la Vérité des changemens confidéra-
bles dans fa largeur, mais il n’en fouffre aucun félon
la longueur de fes fibres, foit qu’on le trempe dans
l’eau , qu’on l’expofe au feu , ou même qu’on le
frappe avec un marteau, comme on fait pour alon-
ger un morceau de métal. Leur fentiment paroît
confirmé par ce que rapporte M. de Maupertuis dans
fon livre de la figure de la terre, voici ce qu’il dit des
perches de fapin , dont MM. du nord firent ufage
pour mefurer leur bafe.
« Nos perches une fois ajuftées ( ce font fes ter-
» mesà , le changement que le froid pouvoit appor-
» ter à leur longueur n’etoit pas à craindre , nous.
' » avions
Vj avions remarqué qu’il s’ eft falloit bè&Yéoûp '(^ue lè
•„ fioid 6c le chaud caufaffent fiir là longueur des
>> mefures fie fapin, des effets ’aufli feniibles que.
•>> ceux qu’ils profiùifent'fiir le fer. TôUtesles obfer-
» vations que nous avons faites fur cela Aous ont
» donné des variations prefqù’in'fén'fibles, 6c quel-
>> ques expériences me férOierït croire que les ine-
t) fûtes fie b o is, uli-lieu fie racour'cir au froid eôm-
>> me celles de métal , s’y «longent au contrairé ;
»> peut-être un refte de feve qui étoit encore dans
» ces mefures fe glaçoit-il lorfqu’elles étôient export
fés au fro id , 6c les faifbit-il participer à la pro-
>> priéfé des liqueurs dont le volume augmente îorfi
» qu’elles fe gelent ».
Ce font apparemment de feiftblâbles expériences
‘qfii ont porté M. Gràham à faire les verges de fes pendules
de bois. Mais une remarqué eflentielle à taire
fur ce fujet, c’eft que fi le bois ne change pas fenfi-
blement de longueur par le froid 6c le ctiaud >, il ne
laifle pas de fe voiler , 6c cela quelque épaifféur
qu’on lui donne i c’ eft Une expérience que font tous
les jolirs les architeéfes, qui font obligés de faire
redrefferde tems en tems leurs réglés qui fe fàiifl'e'nt
même dans leur largeur, ou fur le champ : il fuit delà
qu’une vèrge de bois polivànt fe v o ile r , n’eft point
encore une matière propre pouf former les verges
fi’une pendule.
D ’autres artiftei» peiifent que le froid'& le chàucl
ne peuvent produire les mêmes différences fur des
verges d’égale longueur, à-moins qu’ils ne foient proportionnels
â la groffeur de chacune d’elles. Rai-
fonnant fur ce faux principe , ils s’imaginent pouvoir
fe difpenfer de recourir aux compenfations ordinaires
} en faifartt la verge de leur pendule extrême1
ment maflive, de fix livres , par exemple; Ils prétendent
qu’étant alors environ douze fois plus grofle
que les autres , la chaleur l’alongera ailfli doiize fois
moins-. Il n’ éft pas difficile de faite voit qu’en cela ils
tombent dans une grande erreur. Une ma (Te dé métal
, quelle que foit fa groffeur, n’étant qu’un grand
nombre de lames très-minces appliquées les unes
fur les àiitfes ; toute la différence qui fe rencontré
dans line gfoffe 6c une petite vergé * iie confifte qué
dans une quantité plus ou moins grande de ces lames
j ainfi, félon cette loi de la nature, qu’Un corps
chaud à côté d’un autre qui l’ell moins ; né ceflé dé
lui communiquer de fà chaleur que quand’ ils forit
tous deux arrivés ait même dëgfé, il eft évident-que
deux verges de même longueur 6c d’un même métal,
l’iiné Foiblfe, l’autre forte , s’alongeront également
par un même degré de chaleur ; puifque ce font lès
particules ignées qui caillent l’alongeinent, 6c qu e lles
font dans le corps en raifon des lames infiniment
petites qui lé cômpofent; Tous les Phyfitiens conviennent
de ce que j’avaneè, & leur fentiment eft
pài faneraient d accord avec l’expérience. Voici comme
s’exprime à ce fujet M. Derham, TrunfaüïonS
philofophicjues, anjiéc i jg G :'
»> Je fis eh, <716 & i / i y . àes expériences riour
» connoître les effets de là chaleur & du fr.oïd fui-
» des verges de fer dont la langueur approéhôft le
» plus qu’il étoit poffible , de celles qui battent les
» fecbndes. Je cholfis iüs virgis rondes d ’environ
>1 un quart de pouce de diamettre, & d’autfes'qtiat-
»> rées d’environ trois quarts de pouce , les effets '
» furent abfolument les mêmes fur toutes Ces verges.
L’avantage' qu‘oh’'peut retirer des greffes :
neft donç pas qu’elles s’allongeront moins quelles i
autres ; niais qu’elles empioyérorit tin peii plus de i
tems d s’allonger, ce qui céftès'n’ eft pàs d’tin grand
lecours. Car fl d’un côté la1 chaleur allonge plutôt la
yerge foible, de l’autre quand le froid re v ien t, ellè !
retourne plutôt à fon premier état.
Ces gfofftsver? <sfÇroientd’aillèurs Tome X V I I , fort tléfefluéufèS;
elles èhàr^è rôiervt béa\i cou pi è poi nt de fu fpènraom
fans que le régulateur en eût plus de forcé ; i’air leur
ôppoiéroit a\iffi une bien plus gi'àride réfiftàrice, vu
i°. leur grofleûr 6c leur longueur , cal i’air réfifte-
, roit d’ànrant plus à leur mouvement & à celui de
leur lentille, que les arcs qu’elles décrirôient feroient
partie d’un plus grand cercle.
" là naifi Oient déux défavantage^ ; premièrement
l’horloge en feroit plus fujette a°ux erreurs provenantes
fies différentes denfités du milie'u ; feconde-
ment une plus grande réfiftance de l’air détrùifanè
neceflairement une plus grande quantité de mouvement,
les reftitutions de h force motrice d'eviendroient
plus COnfidérables, & l’hodoge en feroit plus fufeep-
iihle dés erreurs qui réfiilteroient par les altérations
ou augmentations c!e cette force.
. . V e u G E terme de Jardindge , fe dit du bo is d e là
Vigne qlil eft eilc'ore appellé Jàrmeht.
V E R G E , terme de Maréchal; On appelle àinfi lè
man'che fiune efpece de fouet de cocher ; qui a peu
de touche. r
V e r g e DE FER terme de Serrurier ? baguette de fer
qliar'ree qu on attaché le long des pànnëaux de vitres
j qui feft à les tenir en état avec des, liens dè
plomb > 6c qui eft cloué avec des pointes, l’une à urè
bout, l’autre à l’autre. (D . J .)
VERGE > inftrument du métier des étoffes de foie ;
la verge eft line broche de bois; ronde 6c bien unie^
on s en fort à divers Ufages pour le métier des étoffes
de loie ; elles lont toutes de la longueur de i piéS
6c £ environ. r
V e r g e DE eer s f. ï . urtie , rtofceaù
de fer rond Se délie, en forme de grande bague.te,
qu on accroche avec des pitons à chaqiie colonne
de lit , & où onenlile les rideaux par le moyen des
anneaux. Les Serruriers appellent cétte yerge , uné
tringle, ( J J ) . / ; ) 1 A i1 " • , ’ ’ • a °
V er g e s , terme ié Tifirantlj ce font deitx baguer
tes de bois rondes, qui paffent entre les fils de là
chaîne, de Manière qlle le fil qiii paffé for la première
, pâlie fouS la fécondé, & ainfi d-Wiiite ; au Moyen
dequoi les fils de la chaîne fe croifent dans l’efpace
qui eft entré lés deux Verges. Çes deux verges font rap-
ÿfochées le plus près qu’il eft poffible l’une de l’aü-
tre , par le moyen de deux crothets qui lé, ioignetlt
aux deux cotés de la chaîne; Les Verges fervent à
contenir les fils de la chaîne & les tenir bandés *
ce qui facilite la eroifure qu’opere le mouvement
des lames;
V e r g e , chè^ les Tourneurs, eft une piece du tour,
dont on fe fert pour tourner en l’air ou en figures
irregulieres ; c eft line pièce de fe r, longue & quar-
ree qui traverfe l’arbre tout entier, 6c qui porte &
joint enfemble le mandrin, les deux capons, la pie-
c.e °,vf e ^ cuivre. Cétté verge a dès trous
de diftance en diftance, pour y arrêter ces pièces
avec des clavettes. Voye$ T o u r .
V e r g e d e h u a u , tenue de Chaffi, eft une baguette
d oileher un peu lorigite, garnie de quatre piquets
auxquels on attache les ailes d’un milar appelle huait.
Verge de meute ; c’eft une baguettfe garnie de trois
piquets avec des ficelles, auxquelles on attache un
oileau vivàdt * qui étant lié s’appelle meute. ?
VERGE , en terme de Vitrerie. Voye[ LlNGOTIERE.
Les verges de fer dont On fè fert pouf maintenir les
vitrés * fe clouent par les deux bouts àux chaflis, 6c
s’attachent dans le milieu aux panneaux ; avec des
liens aux attaches de plomb.
Verge de ferfervant a coupèr le verre ; eftitfle vérge
dé fer rouge qu’on pôle fur le verre qu’on veut coup
e r , & mouillant lèulement le bout dü doigt avec
de la fâlivé que l’omtnet fiif ï’endroit oü là verge a
touché , il s’y forme une langue, c’eft-à-dire une
fente que 1, on conduit avec la verge rouge oîi l’op