moderne paraît dater des temps byzantins : la vue que nous en donnons
( pl. XXIV) indique ce qui s’y reconnaît encore de matériaux helléniques
et du linteau de l’entrée, qui, consistant en une seule pierre, y est
posé comme le fut celle de la porte d’Elide à Messène. Tous ces lieux
eussent mérité une station des architectes et des archéologues de la
Commission, qui n’ont pu s’y rendre, lîous en recommanderons
l’étude aux voyageurs qui voudraient suivre nos traces et réparer nos
omissions.
CHAPITRE IX.
DE LA PLAINE DE STÉNIKLÉROS A KARITHÈNE EN ARCADIE. L'ANTIQUE
GORTYS. LE DIAPORTI. MÉGALOPOLIS, SOURCES DE L'ALPHÉE ET PAL-
LANTTUM. BASSIN DE TRIPOLTTZA. EXCURSION EN LACONIE PAR LA
SARANDAPOTAMOS ET SÉLASIE. LACÉDÉMONE. MISTRA. MARATHONISI
(GYTH1UM). LE CAP TÉNARE. DES KAKOVOUNIOTES. COTES DU MAGNE
ORIENTAL.
En quittant Paléocastron, on trouve que le terrain se déchire de plus
en plus; pour redescendre dans la plaine, il faut traverser des collines
arides, ravinées, horribles à voir, composées de dépôts pulviformes,
remplis de débris roulés de coquilles; on dirait des amas de vase desséchés
, fendillé s et pilés, qui témoignent d’un vaste dépôt laissé par les
flots au fond d’un golfe dont les rivages auraient été des hauteurs calcaires.
Les pluies ont sillonné en tout sens ces lieux de confusion, où
nous trouvâmes une chapelle de S.‘ Barbe, construite sur les soubasse-
mens helléniques d’un édifice qui dut être beaucoup plus grand; dans
les hauteurs de droite étaient d’innombrables cavernes très-rapprochées
les unes des autres, et dont plusieurs, nous assurart-on, sont fort profondes.
On arrive dans la plaine, à Pidima, où jaillissent de la base des
hauteurs, de volumineuses sources, semblables à ce que dans la Manche
les Espagnols appellent Los ojos de Guadiana; les ruines en briques
d’un vieux château féodal y avaient autrefois dominé des moulins considérables
que faisaient tourner ces belles eaux. Il ne restait plus que
deux ou trois de ces moulins avec des digues détériorées, autrefois très-
étendues, et les environs s’étaient métamorphosés en d’herbeux marécages,
qui, s’ils étaient assainis, seraient susceptibles de la plus riche
culture: une véritable rivière, aussi forte que la Marne et l’Oise, en
résulte presque aussitôt et, coulant au Sud pour aller se réunir a la Pir-
natza au-dessus de Nisi, est évidemment le Pamisus de l’antiquité, dont
les képhalovritzi de Pidima représentent ces sources citées par Pausanias
comme étant très-salutaires aux petits enfans qu’on y baignait. Si l’on
ne partageait point notre opinion sur ces sources, on les pourrait aller