figurer comme une construction antique voisine de Pylos, qu’on a cru
reconnaître dans la fontaine représentée ci-dessous et qui ne ressemble
à rien de ce que nous avons vu dans le canton (voy. p. 4 35). Je voulais
en même temps explorer la forêt dont on nous avait vanté les ombrages,
et qui des cimes de Spbactérie et de Paléokastron se distingue au
pourtour du Manglava, montagne isolée vers le milieu du plateau
assez élevé qui s’étend entre 4e Système gérénien et lès hauteurs dont se
couronne la pointe méridionale de Messénie. La grande route qui du
versant de la baie conduit dans le bassin du Pamisus, et qui se compose
de la réunion des chemins de Navarin et de Modon a Tripolitza
et à Calamata par Nisi, la traverse dans la plus grande partie de sa
largeur.
CHAPITRE V.
AQUEDUC DE NAVARIN ET SA PRISE D’EAU. LE PLATEAU DE KOUBEH ET
LA FORÊT QUI LE COURONNE. DU CLERGÉ ET DES SUPERSTITIONS DE
LA GRÈCE MODERNE.
A quelque distance de Pyla, d’oii nous étions partis dans la matinée
du 9, le sol est entièrement composé d’un minérai de fer oxidé en
grains disjoints de la grosseur d’un pois à celle d’une cerise, et qui
serait exploitable à la pelle. L’espace qui en est couvert est assez étendu
et à peu près dépourvu de végétation. Il s’élève en monticule arrondi,
isolé, où se voient des couches d’argile entièrement pénétrées de ces
mêmes grains, dont il est difficile d’expliquer l’accumulation dans un
pareil gisement. De cette hauteur nous embrassions l’ensemble du
beau plateau qçe je voulais reconnaître,-et qui serait l’un des plus
riches du monde, s’il se couvrait jamais de cultures convenables. La
végétation cependant s’y montrait beaucoup moins avancée que je ne
l’eusse supposé, et ce retard semblait indiquer une plus grande élévation
au-dessus du niveau de la mer, que celle dont le baromètre donnait
la mesure. Nous laissâmes à droite Zaimogli, qui fut un joli hameau
situé sur le contrefort formé par le confluent d’un ravin latéral avec
le vallon de Pezili. Ses pentes portaient les verdoyantes traces de jardins
abandonnés ; on distinguait au milieu les ruines d’une maison d’importance
, qu’on nous dit avoir été celle d’un riche Turc. Nous redescendîmes
ensuite vers la rivière dont la veille nous avions visité les cascades;
le murmure de la seconde, c’est-à-dire de celle qui se trouve le plus
éloignée du rivage, se faisait entendre.
Le terrain, sur le penchant oii nous cheminions, absolument pareil
à celui des hauteurs orientales de Modon, nous offrit des Schistes argileux
alternant avec des couches d’un Grès vert, qui finit par dominer,
mais qui d’abord ressemble dans ses alternances à des assises plus ou
moins épaisses, bâties en briques mal cuites. On a profité de cette disposition
pour former un pavé naturel en plusieurs endroits du chemin
que nous tenions et par lequel nous ne tardâmes point à gagner ce