reproduite avec corrections par M. Lenormand, page 4.c du 4 .er volume
de la section d’architecture; elle indique qu’à une époque de la domination
romaine qui ne se peut reculer au-delà du règne de Tibère, on
s’honorait encore en Messène de porter les noms de Crespbonte et
d’Aristomène. Dans les angles de la chapelle qui s’élève peut-être sur
l’emplacement d’un temple de Sérapis, que Pausanias dit avoir été voisin
du théâtre, se dressent des colonnes ou plutôt des pilastres grêles et taillés
à facettes, qui font le passage à ce qu’on appelle le genre gothique;
divers autres débris de constructions antérieures sont accumulés en cet
endroit, qui fut probablement consacré au culte nouvellement introduit
à Messène vers le temps où cette ville achevait de se dépeupler. Le maître-
autel, notamment, consistait en une pierre placée sur un beau chapiteau
d’ordre ionique, pareil à celui qu’on voit dans la figure 4 .re de la Pl. 36
de MM. les architectes qui l’ont découvert dans les murs de la même
église, où il est employé comme un simple moellon.
J’ai marqué de la lettre il beaucoup d’autres ruines qui, dans la partie
supérieure de la ville, paraissent avoir fait partie de portiques ou de
temples plus ou moins considérables : on y voit çà et là beaucoup de
tronçons de colonnes abattues avec des soubassemens, qui vont disparaissant
chaque année davantage sous le terrain qu’exhausse sensiblement
la succession des cultures, dont, en cet endroit, des vignobles composent
la principale partie. Il est quelques-uns de ces restes parmi lesquels
on pourrait obtenir dé bons résultats au moyen de fouilles bien entendues;
mais rien n’offre autant d’intérêt que la partie septentrionale de
l’enceinte. Du côté par lequel nous étions arrivés (p. 284), trois tours,
situées entre sa grande porte et l’Ithome, dont une (K ) a deux étages, et
sept qui se succèdent du côté de l’Ouest {L, M , iV), produisent, avec
les espèces de courtines qui les lient, un effet imposant; on ne s’étonne
plus, en voyant ces magnifiques restes, de l’opinion qu’avait Pausanias
des remparts de Messène, lorsqu’il les trouva encore parfaitement entretenus
(p. 294). Nous en recherchâmes soigneusement le tracé, qu’on a
quelquefois de la peine à reconnaître; mais que, de débris en débris, de
fondations en fondations et de tours en tours, nous avons fini par
vérifier, au point de pouvoir marquer exactement sur notre plan ce
qu’ils durent être. La section d’architecture ayant fait une étude particulière
de ce qui en reste, nous n’en reproduirons point la description,
malgré l’admiration que nous causa la pierre longue de 4 9 pieds, sur
trois de face, qui formait l’architrave de la porte intérieure et qui,
maintenant renversée et fendue, produit un effet très-pittoresque, dont
l’une des planches du Yoyage de M. de Stackelberg donne la meilleure
représentation; on voit encore dans les montans qui supportaient cette
pierre les marques de l’incrustation des gonds.
Durant notre séjour à Messène, passèrent divers curieux; plusieurs
s’y arrêtèrent deux ou trois jours pour se livrer au plaisir de la chasse,
de grosses Perdrix rouges y étant si communes que, sans trop interrompre
mes travaux topographiques, j’en tuais communément cinq
ou six chaque matin, surtout en dehors des remparts du Nord-
,Ouest, dont Bàccuet a si bien représenté l’aspect (planche XYI de la
4 .re série). Le général Trézel avec le commandant Pélicier, se rendant
a Nauplie, acceptèrent l’hospitalité sous nos tentes; et 31. Dubois,
ayant achevé ses travaux sur la ville d’Epaminondas, nous quitta pour
se rendre à Olympie, où; étant arrivé le premier, il fut aussi le premier
qui reconnût l’emplacement du fameux temple de Jupiter. Un quartier
de construction saillant sur le sol lui en ayant révélé l’existence, il y
commença ses fouilles par le côté de l’Ouest, et il les continuait avec
fruit depuis plusieurs jours, lorsque M. Blouet, qui était demeuré environ
un mois à Mavromati, vint le seconder dans ses recherches. On
trouve la description des découvertes faites par ces messieurs dans le
bassin delAlpheé, au 4. volume de la section d’architecture, depuis
la planche 56.e jusqu’à la 78.c C’est de là que sont venues ces représentations
d’animaux assez grossièrement sculptés qui ont fourni le sujet
de la dissertation zoologique dont 31. Geoffroy Saint-Hilaire a bien voulu
enrichir la première partie de notre second volume, et la statue maintenant
exposée au Musée des antiques qu’on regarde comme une Minerve,
parce qu’on y distingue quelque chose qu’on assure ressembler à l’égide.
Cette statue, avec ses pieds nus, sa tunique arcadienne, sa physionomie
modeste, plutôt gracieuse que belle, sa tête désarmée, et ses mains oisives
appuyées sur le roc où elle est assez nonchalamment assise, ressemble