
 
        
         
		fanées ;  c’était  à  peu près tout  ce qui  témoignait du  passage de M.  le  
 président, que le sous-préfet nous dit avoir été reçu avec enthousiasme  
 parla population  entière  du  canton. 
 La pointe du  contrefort  de  Psykhro,  sur  l’extrémité de laquelle  est  
 bâtie la ville, se relève comme pour dominer celle-ci ; et dès la plus haute  
 antiquité  on  dut  profiter  de  la  coupure  à  pic  des  rocs  dont  elle  est  
 formée, pour y construire une acropole,  oii je me hâtai de monter. J’y  
 reconnus  d’abord du  côté  du Sud des  substructions  primitives,  reposant  
 sur la  roche  vive;  elles  étaient  composées d’assises d’un Calcaire  
 grossier jaunâtre, qui n’est pas celui des environs, taillé en grosses pierres  
 de trois à quatre pieds de long,  sur deux environ  de hauteur. La Section  
 d’architecture en a dessiné de polygonales (pl. 49, fig. II), qui se  
 trouvent d’un autre côté. Ailleurs sont d’autres constructions en pierres  
 moins  considérables tirées des environs, et qui ressemblent à celles des  
 remparts que nous  verrons, bientôt à Messène; deux grands contreforts  
 et une petite porte encastrée dans un mur méridional moderne  avec sa  
 partie supérieure en encorbellement, remontent évidemment à la même  
 époque, et présentent surtout un caractère grec qui disparaît parmi des  
 constructions d’une  époque postérieure. Ses remparts firent d’Arcadia,  
 dès  avant le treizième siècle, une place importante,  que Buchon mentionne  
 entre  les  douze principales de Morée,  vers \ 205 \  La citadelle  
 lut  excellente  pour  ce  temps-là;  élevée  sur des  escarpemens dont les  
 septentrionaux sont inaccessibles, elle était étroite et alongée; ses murs,  
 très-solides  et munis  de bonnes tours,  sont  crénelés  au-dessus  d’une  
 banquette par  laquelle  on peut  intérieurement  en faire  le  tour  à mi-  
 hauteur.  Du  côté  qui  regarde la montagne, dont  une  large  coupure  
 naturelle  les  sépare, ils  se  terminent par une batterie voûtée,  où des  
 embrasures pour des canons sont fort bien conservées. Une tour carrée,  
 plus  forte que toutes les autres, en occupe le milieu,  et  la plate-forme  
 de  celle-ci  atteint  à 464  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la mer. La  
 chapelle  est de  l’autre  côté'de la porte  intérieure,  qui  était  fort bien  
 défendue et d’un difficile abord;  on  y montait par  une étroite rampe  
 couverte de bonnes murailles * percée de meurtrières du côté de la ville, 
 ».  Chronique,  p:. 3,"  à la'note. 
 où  se voit la première entrée qui est de style vénitien.  De très-grandes  
 citernes en fort bon état et encore remplies d’eau existent dans la première  
 cour et dans plusieurs autres parties de la forteresse, du haut de laquelle  
 on jouit d’une vue immense, qui s’étend du Nord au Sud sur un grand  
 développement  de  côtes. L’enfoncement, appelé golfe d’Arcadia  ou de.  
 Cyparissia,  s’y  montre  comme  un  arc  ouvert.  Pline1  et Pomponius  
 Mêla9, mentionnent ce.golfe; mais Strabon l’omet dans son énumération,  
 des  golfes du Péloponnèse. 
 Il est à peine fait mention d’Arcadia dans l’histoire, et l’on ne voit pas  
 d’où lui put venir le nom d’une province avec laquelle jamais ce lieu ne  
 dut avoir guère de rapports; elle est nommée Cyparisséis ou Cyparissias  
 chez les  anciens. Pausanias non plus que Strabon ne nous apprennent  
 rien de ce qui la  concerne; il paraît qu’au temps de ce dernier elle était  
 déserte3.  Il  n’en  est plus  question  nulle  part jusqu’à l’époque ou  des  
 seigneurs  français  vinrent  enlever le Péloponnèse,  alors  généralement  
 désigné  sous le nom  d’Achaïe,  à l’empire ¿’Orient. On lit dans la chronique  
 de Romanie  et de Morée4 :  « Que le Champenois ( Guillaume de  
 «  Champlitte) ayant pris d’assaut Ponticos, et y  ayant laissé une bonne  
 «  garnison,  mit  ses  bâtimens  en  mouvement;  et  que,  tandis  qu’ils  
 «  gagnaient la haute mer, les  troupes de terre  se dirigèrent sur Arca-  
 «dia,  où elles devaient rejoindre la flottille et Se reposer quelques ins-  
 «  tans.  Arrivés  devant  la ville,  ils étaient bien décidés à ne l’attaquer  
 «  que, lorsque  la  flottille  serait proche,  et qu’on pourrait  prendre  en  
 «. même temps le château qui est du côté de la mer  et domine le port;  
 «  mais  quelques  troupes  d’infanterie,  ayant  engagé  le  combat  sans  
 «  ordre, pénétrèrent  dans les  faubourgs  et  tuèrent  à  coups  de  sabre  
 «  ceux qu’ils surprirent, et le reste se  sauva dans le  château. Après ce  
 «.conflit, les Francs  se mirent en marche  du  côté de Modon:9  r 
 Il n’existe plus de port à Arcadia;  le château est assez loin du golfe,  
 et la flottille de Champlitte  n’eût  rien  pu  contre  lui.  Ou  la  côte s’est 
 i .   Lib. IV, cap. 5.  —  2.  Lib. H,  cap. 3,   §.  »25. 
 3.  « Cyparisséis appartient à l’ancienne Messénie,  au-delà  de  la Néda  (en venant  de Triphilie),  
 mais  elle  est  déserte ainsi, que Macistus. .11  existe  aussi  dans la Messénie une  ville nommée Cypa-  
 rissia;  toutes  deux portent  aujourd’hui le même nom.8  Strabon,  1. VIII,  c.  3,   S. 22. 
 4.  Livre II, p. 127.