
premier. Sa matière efl plus noirâtre,
fi dépourvue de ces petites cavifés qui ca-
ra&èrifent la lave, que fans fà pefanteur,
& les criftaux de fcborl dont elle e£fc par.
femée, on la. prendroit pour une rock
ë ” f ‘ -
Èn redescendant le ta lu s, formé auffi fous
ce rocher , je vis paffer nombre de femmes,
qui venoient de couper du bois dans la
Forêt. Elles étoient fi enguenihées, que
je ne pus m’empêcher de fentir qùelque
peine de l’air de pauvreté que cela don-
noit au p a y s , & de le témoigner à mon
guide. Il me dit qu’en effet il y avoit
des pauvres , mais que ce n’étoit pas par là
qu’il falloit en juger. ,, Ces. femmes v ajout
a - t - i l , n’ont pas le droit de couper du
, , bois dans la Forêt; & fi les Forêtiers les
„ ap pe rcevo ient, ils pourroient les arrê>
,, te r , leur ôter leur bois & les dépouiller
, , même d’une partie de leufs vêtemens.
„ Elles le fa v en t, & ne viennent ic i qu’en
„ haillons” .
J’avois paifé le milieu de la circonférence
du L a c , èn prenant le Couvent pour
point de d é p a r t , lorsqu’enfin je compris
comment le Pays pouvoit être couvert
de débris de fcbifîe. Un rocher de cette
pierpierre
faifoit faillie tout auprès de la route >
il ¿toit de même e fp è ce que ceux qu’ori
trouve le long des' bords du Rhin. Ses
feu illets , liifes micacés & très friables ,
étoient la plupart dirigés dans le fens vertical;
mais on y voit auffi des paquets
comme en rôuleaux, & des replis de toutes
fortes de forme» T o u t le chemin, danâ
unè grahde' étendue , étdit couvert de fes
débris.
Je crus être enfin arrivé aux Montagnes
¿ efchifle, & je voulus voir leurs fommets.
J’escaladai donc le rocher , & lorsque je
fus au - defius, je vis que les Bois s’élevoierit
rapidement & Véteridqient fort haut. Je
trouvai encore quelques pointes de fchiflt
hors du terrein, mais bientôt un terreau
très épais recouvrant tou t, je montai long-
tems fans rien appercevôir,que des fragmens
de Jchifle & de lave.
Cette montagne fembloit n’avoir point
de fia ; les arbres me cachant toujours la
lumière. Lorsque je commençai à la découvrir,
je l’ é f ita i; fûr que je la trouve-
rois enfin au plus haut, en me dirigeant
^ toujours vers les hauteurs où je n’en voyois
point- Je parvins ainfi au plus haut de
l’amphithéâtre, Si je clevois être alors au
moiiiÿ
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