
Il fut donc un tems où tout n’étoit là
que défordre, & maintenant tout y eft
tranquille: les Ombres ont fermé pour tou-
jours les portes de leurs caveaux, Mais
elles nous ont laiifé des monumens évi-
dens de l’éspèce de ravage qu’elles ont
produit fur la T e r re quand elles les ont
ouvertes. C ’eft fur quoi il me refte à jet.
ter un coup d’oeil général.
Les Montagnes qui doivent leur origine
à l ’effet des feux fout en tins., font des élé-
varions difcernables par des caractères infaillibles:
caraOères qu’on ne trouve que
chez e lle s , & qui parconféquent ne peuv
en t conduire à aucune conclufion, par
vo ie d’analogie, fur la formation des autres
Montagnes. Ont vo it dans les anciens
V o lc an s , des bafaltes, des laves,
des fcories, des pierres - ponces, des cendres.
Ce font tout autant de matières connues,
diitinCtes de toute autre , tant par leur
nature que par leur arrangement. Si quelque
matière, appartenant aux autres Monta
gn e s , s’y trouve mêlée ; comme du fcbis-
te , du granit, du quartz; elle y eft par
fragmens tirés d’autres lieu x , ou par group-
pes encore à leur p la c e , très diftinèh
des élévations volcaniques.
Le*
I Les Volcans de ce Pays - ci fe font ouverts
krmi des Montagnes de fchijle & de gra-
¡ut : voilà ce qui eft évident , parce que
tjout le pays des environs eft garni de pareilles
Montagnes. E t dès lors il n’eft pas
^tonnant, que les éruptions qui fe font
faites entr’elles , en Tient disperfé les
débris. ' ....
■ il n’y a donc dans ces anciens Volcans
ajucune preuve, aucun indice même, que
1| fol naturel a it pu être foulevé par grandes
pièces en forme de Montagnes. T o u c
ce qui s’y eft é le v é , eft forti du fein de la\
Terre, ou en g rê le , ou en torrent. E t
bien loin aufli d’y trouver des raifons de
croire, que de pareilles maffes puïïent rester
fufpendues au-deffus des vuides qu’elles
auroient faits ; on trouve de toute p a r t,
qüe la croûte de lafurface s’eft enfoncée par
II poids feul des éruptions, quand la voûte
n’a pas été allez forte pour les foutenir.
Àinii le fyftême qui attribue à l’a&ion du
Feu le foulèvement de nos Continens au-
fffus du niveau de la M e r , ne gagne ab-
ftlument rien, à ce qu’il y aît tant de Mon-
Hgnes vraiment volcaniques. Il eft réduit à , -
Il claffe des hypo|hèfes, où les principes
ne font pas plus en fa fa v e u r , qu’ ici les
ffits.
■Tamc IV , R Je