
Arrivés au haut des B o is , nous eûmes
un fpeétacle très intèreflant. L e côté op.
pofé à celui par lequel nous étions montés,
n’étoit que ruines. C ’e lt là un Cône af.
faiffé en lui- même, & dont une partie eft
détruite jusqu’à la bafe. La portion de
couronne qui refte d eb ou t, peut avoir 409
pas de; diamètre, & fon intérieur montre
des coupes de Laves, efcarpées comme des
murailles. A u dehors , on voit partir de
fa bafe plufieurs de ces côtes qui reiTem.'
blent à des racines d’arbres,* & qui font
tout autant de Laves dégorgées par le
Volcan.
Chaque nouveau Cône étoit pour nous
comme un obfervatoire pour en découvrir
d’autres. Dirigeant de là notre vue du
cô té de jBonn, où nous voulions nous rendre
, nous vîmes à une grande diilance un
grouppe de Montagnes, qui ne reffembloit
pas mal à une couche à çhampignons,
tant il y avait de petits Cônes fur une
même grande croupe. L ’un d’eu x , fort
éloigné & à notre g a u ch e , étoit très haut,
& paroiiToit avoir été la bouche principale.
Il étoit malheureufement trop loin pour
notre plan du jou r ; nous nous fixâmes donc
à l’un des plus élevés de ceux qui apparten
oient
Lient à cette même b a fe , q u i, en même
lems ne fembloit pas devoir nous écarter
notre route.
Comme nous ignorions abfolument les
hemins, Mr. Tro/Jon voulut bien fe con-
Iformer à ma méthode d’aller droit aux
¡objets autravers de tout. Nous traycria
m e s beaucoup de B o is , de champs, de
jbroiTailles, de hauteurs & de va llée s, toujours
fans trouver aucune matière volcani-
fcue à l’extérieur ; mais du fçh iflc , des
■brèches de cailloux, & d e s concrétions jau-
lies fort dures renfermant des grumeaux
Jfemblables à de la mine de fer en hématite.
Jette route bizarre nous çonduifit vers
n Bourg nommé Koenigsfeld, que nous
¡aillâmes à la droite ; & étant enfin parvenus
auprès de la Montagne que nous
lavions en v u e , nous trouvâmes que fon
pied étoit de fcbijte placé dans fa fituation
naturelle.
! Cette circonilance ne nous fit point
changer d’idée fur la nature du grouppe
que nons venions ob fe rv er; parce qu’il
étoit déjà évident pour nous, que tous ces
Volcans s’étoient ouverts parmi des Montagnes
de fcbifte, & qu’en les fracaflànt, ils
avoient répandu leurs débris fur tout le pays
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