
me plus Hardi, vint à moi pour me demander
ce que je cherchois. J’aurois
voulu pouvoir lui dire beaucoup de cho-
fe s ; mais j ’ avois aflèz à faire à ïui expliquer
mon principal but. 11 fcmble que
proférer des acctns barbares aux oreil-
les de ces g e n s - là , dévroit faire naître
chez eux le mécontentement la crainte
ou la défiance, en un mot déranger leur
état naturel : mais je les c o n n o is ,,& je
ne crains point ces effets défagréables,
Je leur addrefle toujours mon langage
pantomime avec confiance; certain qu’ils
en connoîtront d’autant mieux mon be
foin. Je montrai donc au'jeune homme
la Montagne où j ’avois deiîein d’a lle r , &
je lui en demandai le nom & le chemin,
I l la nomma Boxbüttel\ & me dit que lf
chemin étoit aifé à tenir. L e petit et1
fant s’étoit approché de moi, voyant que
fon Pére me parloit : je lui donnai quel*
ques bonbons ; il les p r it , les montra à
fon P è r e , & ne voulut les manger qu’aprèi
avoir reçu fon approbation. Combien les
bons offices n’ infpirent-ils pas la confiance
à cet âge 1 V o ilà le vrai reflbrt di
l'Education!
v J ’éproa»
j ’éprouvai encore cette fois - làJ combien
le tems coule rapidement pour les gens de
cet ordre. J’avois demandé à mon Laboureur
à quelle diilance étoit la Montagne*
I A. un quart d’heure me rép on d it-il: & je
mis plus d’une heure à y arriver*
Je traverfai une grande étendue de la
croupe de la Montagne, o ù je retrouva!
I les couches de la pierre fableufe, dont lès
I débris faifoient le terreau des champs. Je
I descendis dans un Vallon où eit le V illag e
I dé B'ôfenhaufeni âr je remontai, toujours
I fur la pierre jableufe » jusqu’au pied des
I Pois qui couvroient les Sommités. Je ne
I connois rien de plus agréablement champê*
I tre que le petit Vallon quelles renferment ^
I tout le tour duquel viennent aboutir des
I Bois très touffus. J’y montai longcems
I fans qu’aucune pierre perçât le lit épais de
I feuilles & de terre végétable qui couvrait
■ tout. Vers le haut enfin je trouvai quel-
I ques pierres elles étoient calcaires.
J’étois , alors au Tomme t le plus élevé dè
I tout le canton. Il ne me reiloit donc au*
I cun .,objet de recherche , ni guère de rai*
■
I fon dé tenir encore à ma premièreidée. Ce*
I pendant elle ne s’efk point détruite entiè*
I remetit* Plus je confidéroi? ces éminen*
L 1 % ces*