
fond de la V a llé e , & l’on voyoit une haute
T ou r à fon fommet. Sur la d ro ite , le
Scbrekenberg étoit vis à vis du Houdenberg
& le Dûrreberg, dont j ’ai parlé, vis à vis de
Bernberg.
En paifant à Zierenherg, je remarquai
dans les Murs qui font fon enceinte, un
mélange de h v e , de pierre à chaux & de
grès vitre/cibles, qui m’annonça que je de-
vois trouver de toutes ces matières dans!«
environs. Ces Murs pouvoient feuls me
montrer des pierres ; car toutes les maifoJ
n ’étoient bâties que de charpente mêlée de
terre. Mais le Bonheur ne regarde pas à
l ’ extérieur des maifons pour fe loger. Cette
petite V ille me frappa par l’agréable apparence
de fon Peuple. Il me parut tout
, compofé de Laboureurs, que je trouva
bien vêtus de bien portans. Les femmes
furtout avoient un embonpoint & des; cou
le u r s , qui me frappèrent comme une nod
veauté fur ma route. Je vis la même cho
fe dans les Champs: point de haillons]
point de couleur blême. Audi la Campa]
gn e é to it-e lle bien cultivée & d ’une grande
fertilité.
L e Houdenberg, où je me propofois di|
saooter, étant aflez éloigné de la Ville,
' I . I ‘ j
¡«gardai mon ch e va l, dans l ’efpérance de
trouver quelque habitation où je pôurrois
le laifler. Je ne vis dans le bas des champs
fur ma ro u te , que lave roulée & broyée ;
mais ces matières volcaniques n’ étoient qu’à
la furface ,* le vrai fol étoit de pierre à chaux
[feuilletée ,( femblable à celle du Dûrreberg,
j& c’eft le fol commun de toute la Vallée
j& de la bafe des Montagnes. Arrivé au
pied du Houdenberg je ne découvris aucune
habitation pour laiffer mon Cheval : mais
ayant appercu un Troupeau de moutons à
quelque diftance, j ’eipérai que le Berger
¡voudroit bien en prendre fo in , & je m’a-
-ançai de ce côté là. Au lieu d’un Berger
h trouvai une Bergère, & c ’eft la première
qui m’aît paru reflèmbler un peu à celles
le la V a llée de Tempé. Lorsque je m’ad-
jdreiïai à cette aimable fille , mon langage
'tranger lui fit peur , & j ’eus de la peine
^la tranquillifer : cependant je parvins à
e faire comprendre; & foit pour me rente
fervice , ou pour fe délivrer de m o i ,
lie me montra dans l’éloignement un hom-
e qui labouroit, auquel elle n?e confeilla
e m’addrefler. Je pris donc congé d’e lle ,
& je fus au Laboureur. Celui-ci n’avoit
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