
lieu du front: Leibnitz l’a décrit. On nom-
me auffi quelquefois, par erreur, cette
C a v e rn e , Schartzfeld heule ( Caverne de
Scbartzfeld) parce qu’elle n’eil: pas éloignée
de ce Chateau. Il y a en effet une Scharîz.
feld heule, mais c ’eft une autre Caverne où
l ’on ne trouve pas des Os. C’e il donc la
Caverne aux O s , voitine de Scbartzfeld,
que nous allâmes vifîter. Elle e il de la
même nature que la Baumantz heule, qu’a
décrit Leibnitz: Caverne fameufe aüffi
(p a r fa grandeur & par le même phèno-
mène des Os) qui e il dq côté de B l a n c -
k e n b o u r c t , & appartient à cette même
chaîne de Montagnes extérieures au Hartz.
On a formé diverfes conjeétures fur la
caufe qui a placé tant d’Or dans .ces ‘C*
vernes. Les uns ont penfé que dans les anciens
tems elles fervoient de retraites aux
bêtes fé ro c e s , qui y laiifoient les oife-
mens de leurs proyes & leurs propres cadavres.
D ’autres ont cru que le culte religieux
des anciens Peuples; de ces Contrées
confiftoit à faire des ChaiTes générales
d’animaux, qu’ils alloient enfuite je tte r en
tas dans ces Cavernes. Mais l ’origine de
ces Os e il d’un tout autre genre; c ’eft un
phénomène d’Hiftoire naturelle, & ¿©n
un monument hiftorique. Je vais expliquer
mon idée à V . M.
Deux faits connus répandront d’abord
beaucoup de lumière fur celui - ci. L e premier
e il, la quantité à’Ofemcns qui fe trouvent
en quelques endroits dans la pierre
calcaire. Il y a des Rochers à Gibraltar &
fur la côte oppofée- d’ Afrique ^ ainfi qu’en
Dalmatie, qui font autant remplis d’Or qu’aucune
autre pierre de ce genre puifle l’être
de coquilles. On en trouve auffi-, quoiqu’en
moindre quantité, dans, plufieurs autres
Carrières, comme dans celles des environs
de Paris & de Montpellier, Ainfi le
phénomène des Os dans la pierre calcaire eft
très connu. On en trouve auffi dans les
fables vitre fcible s, comme en Weftphalie &
dans les Collines du Piémont: & dans ïar-
gille, comme fur les côtes de Normandie
& d’Angleterre. Mais ce qui nous inté-
reffe ici direftement, ce font ces Rochers
de Gibraltar & de Dalmatie, a caufe de la
quantité prodigieufe de leurs Ç>r dans de
la pierre calcaire, l’Origine de ces Os jfe ft
pas douteufe ; ils datent des tems où la
Mer couvroit nos Continens- Quelque
c a u fe , dont il ne s’agit pas i c i , mais qui
deviendra enfin mon objet , les ayoit por-
Oo 4 tes