
Je ne fais, fur quoi s ’appuie la Chronique
qui fait de cela un ouvrage des R o mains
: mais vo iç i ma conjecture. C e fommet
eft une ancienne Ca rrière , femblable à celle
qu’on exploite encore aujourd'hui fur le i
Wolkenberg dans les Æpes de Bonn, L à pierre
de l’Ait km fe caffe en gros b lo c s ; on
les v ô it fur toute la Montagne, & ils y
font fans moellon : cependant tout ce cordon
qui environne le fommet, n’eftque de moellon.
On en feroit moins furpris au bas dé
la Montagne, parceque les pierres peuvent
te brifer en tombant & en roulant ; mais
au fommet, c ’eft indubitablement un ou*
vrage de l’Art. L a furface de ce fommet
c i l d’ailleurs toute rabpteufe, pleine d’en-
foncemens & de côtes re le v é e s , & parfe-
mée de blocs & de moellon. On droit
donc de là des blocs pour les defcendre
dans la Plaine, & l’on fe débarraifoit des
déblais, en les portant fucceiïivement tout
le tour du fommet. Si donc quelque chofe
(q u e je ne recherchai pas) annonce que
c e t ouvrage eft du teins des Romains ; ce
feront eux qui auront exploité cette Carrière.
Je le re p è te , ce ne font pas des
Murs: & ce n’eft fûrement pas mieux un
retranchement, par beaucoup de raifons.
Je
Je paifai trois quarts d ’heure fur ce fommet
avec délice ; jouiifant de ce dont j ’a-
vois é té''priv é fur le Feldberg. On ne le
fait pas d ’idée de ce que c ’eit que le repos
fu r les Montagnes ; on fe fadguero.it volontiers
pour en jouir. Je pris le mien en
trois endroits djfférens, où toujours, i l fu t
accompagné du plus grand plaifir de la vue.
Je m’arrêtai d’abord du côté du Feldberg9
c ’eft- à -dire à l’oppofite de Francfort, 1 4
je dominois fur le beau baffin fau v a g e , que
j ’avois pris de loin pour renfoncement d’un
C ô n e , & qui jui reflèmble en effet. J ’y
voyois paître des T rou p eau x , mais fl bas,
que le bruit de leurs fonnettes ne m’arri-
vo it que très affaibli. T o u t ce c ô té - là
étoit garni de Montagnes, qui par leur
hauteur, cachoient ou masquoient les VaU
çans de fa Heffe, que je devois trouver en
continuant ma route. Du côté oppoie
j ’avais au-deiTous de moi toutes les faillies
de la Montagne, avec leurs vieux Châteaux
entourés de Bourgs. C ’étoit Koenigflein,
Falkenflein, Cronenbourg, Hambourg & plu-
fleurs autres àdeplus grandes diftances. D e
là la Plaine s’étendoitpardiverfes inflexions
à perte de vu e ; Francfort fembloit en occuper
le milieu, $ j ’apperçevois à peine dans
fes