
à y en je tte r , & comblent ainfi de petites
lagunes qu’enfermoit la barre , & dont
ou vo it encore des traces.
On profite aufii de ce terrein pour d’autres
ufages plus importans; on le défriche
•& on le cultive. E t comme alors on
a plus d’intérêt à le préferver d’inondations
, on ifole les parties cu ltivé es, en
creufant de grands fo fle s , dont on accumule
la terre en dedans de l’enceinte.
Cette terre accumulée fait donc une nouvelle
d ig u e , & f i , dans quelques circon-
flançes extraordinaires, les vagues fe ver-
fent par deflus les dunes n a iflan te s ,
1 eau ne fe répand que fur les terreins incultes
, & les clos cultivés demeurent à
fec.
V o ilà la Hollande en p e t it , voilà une
partie des côtes de Languedoc & de Provence,
c ’e i l , en un m o t, un exemple de
ce qui fe pafle fur toutes les plages bas-
fe s , dont le fo n d e i l devenu, à force de
lotions, une matière que l’eau ne peut tenir
fufpendue que dans de fortes agitation
s , & qu’elle ne fait plus que rouler*
O r ce t atterriffement, & cette barre qui
lui ayant fuccédé met fin à l’ouvrage d$
la M e r , font fur cette même,côte Orientaie.
II y a donc fur cette cô te un exemple
complet de ce que j ’ai eu l’honneur de
dire à V . M . , que la différence de la fi-
tuation Orientale ou Occidentale ne fa it
rien , quant à la deflru&ion ou l’augmentation
des cô tes ; que les cireonilances locales
font tou t; & que tout tend au re pos;
Ces Collines qui fe détruifent encore ,
font à peu près de la même nature que
celles de l’iile de Sheppey; elles renferment
beaucoup d e pyrites martiales & vi-
trioliques, qu’on y ramaiToit même pour en
tirer l ’huile de v itr io l, quand la côte étoit
plus élevée & les éboulemens plus fréquens.
J’ai remarqué fur la plage , & dans la coupe
de la C o llin e , quantité de grès ou de concrétions
, formées dans la fubflànce molle.
Elles font principalement ( à la manière des
pierres à feu ) dans l’intervalle des couches ;
& comme leur première bafe n’e il pas auffi
dénaturée que dans ces pierres , j ’ai pu
remarquer, dans celles qui font encore à
leur p la c e , la continuation de la ligne qui
marque la féparation des couches. Ainfi
ce n’e il pas une matière particulière qui fe
foit gliffée entre les couches & les ait comprimées
pour s’y loger; c ’e il la matière
ori—