
ciiTemens, Je lèverai peut* être leurs doute
s , ou je les convertirai en certitude;
p eu t-ê tre auiïi que leurs objeÊtions fe fo r tifieront
; & en g én é ra l, tous les objets
qui auront fixé leur attention ne pourront
que recevoir plus de lumière. Il faut toujours
revenir fur fes pas dans la carrière des
recherches; l’Homme-eit trop borné & trop
inattentif pour voir to u t, 6c voir bi,en,
d’un premier coup d’oeil. Si j ’avois un an
à donner à des obfervation* d’un certain
g e n r e , je voudrois employer trois mois à
en parcourir tout le champ, & peuf à
l’ étudier.
J’avois ici à faire une première obfervp-
tio n , pour laquelle j ’ai devancé d’un jour
le départ du “Paquebot. ^ Cette côte e il
tournée vers l’O r ie n t , <5c parconfequent
elle eil dans le cas de celles que la Mer
doit ronger & détruire fans c e ife , fi elle
circule lentement autour du Globe, dé-
truifant à l’Orient & réédifiant à l’O c c ident.
Dans mes premiers voyages j'avois
vu deilruêlion & réédification fur cette
c ô te , ôc je .voulois chercher la caufe de
ces différences.
Harwich e il fitué dans un bras de Mer^
au fond duquel fe jettent deux petites Rivièvières.
La V ille occupe le bord méridional
de l'embouchure, & un cap la couvre
elle-même à fon Midi. C’eft ce cap qui
fe détruit ; & (e détruit fenfiblement ; car
de mémoire d’Homme il s’eil retiré de plus
de demi mille ; & par l’étendue des atter-
riiTemens du côté oppofé, il y a apparence
qu’il s’eil retiré beaucoup plus.
Je vifitai hier, en tout fens & e n d é ta il,
tous ces environs; & j’ai vu que ce n’eit
pas la Mer qui détruit cé cap , du moins
comme premier agent, mais l’eau des pluies.
Ces bords étoient originairement des Collines
formées par couches & contenant des
corps marins. Leur fubitance e il extrême-
ment pénétrable par l’eau , qui la réduit
en bouillie : & je l’ai bien fenti m o i-m ê me
; car après les avoir parcourus hier
dans leurs pentes par un tems fe c , grimpant
alors partout fur un terrein fe rm e ,
une petite pluie fu rv in t, & bientôt après
j ’enfonçai dans les talus jusques pardeiTus
Je pied ; expofé en même tems aux éboule-
mens ; tant les roaifes escarpées & défunies
étoient devenues pefantes par l’eau.
C ’efl; donc l’eau des pluies q u i, comme
je l’ai dit , abat ces Collines. Si elles s’é*
toient trouvées au milieu des T e r r e s , il
A 3 n’en