
utilement mon refuge, j ’ eus le bonheur de
le trouver chez lui >& tel que l’on trouve
tous les hommes dont les demeures ne font
pas fermées à double tour. Mr.^le Dr.
Kraudt me reçut avec l’ hospitalité de la na-
ture: il me donna à déjeuner, répondit à toutes
mes queftions, & fe priva en ma faveur
de plufieurs des fofliles que je cherchois.
Il n’étoit pas poihble d’être mieux addrefle
pour mes vues. M. Kraudt a feçù du Prince
le privilège e x c lu fif, pour lui & £$$ fucces-
feu rs, d’exploiter tout ce que renferme le
fol du Bailliage de Labnflein, moyennant la
rétribution d’un quinzième des produits. 11
fem e t donc bien au fait de tout ce que contient
ce fol ; & déjà il exploite plufieurs
mines de plomb & argent dans ces monta-
* gnes: il fonde auiîi quelques filons de fer&
de cuivre qu’on y a découverts. Connoiflant
ainfi à fond la nature des Montagnes de
fon v o iiln a g e ,il m’a appris qu’on ne trouve
point de minéraux dans f ’efpèce de pierre
qui renferme les corps marins fofîîles,
diitinguée par le nom de Mautzcnflcin, &
qu’au contraire ces corps marins ne fe trou-
ven t jamais dans les Montagnes à filons, qui
font de fchiftc primordial. C’e il là que font les
feuillets tortillés fous toutes les formes ,aus*
&
I f i bien que l’ardoife des toits avec fes cou-
jches prefque verticales.
Mais les couches marines dè ces Montagnes,
fe trouvoient dans uneiituation bien
différente de celle ou elles ont dû fe former;
& je n’avois plus de doute par là fur
la nature du Rocher de la Fortereffe. Il fai-
loit donc chercher, fi rien ne pourroit aider
à découvrir la caufe de leur changement de
ituation ; & le Rocher isolé de Coblentz me
fcarut plus propre à cette recherche, que
jelui de Labn/îein, que fon moellon recouvre
prefque en entier.
De retour à Coblentz, j ’eüs recours àM .
njfm pour cette v if ite , & nous la fîmes
Sans l’après midi. Nous montâmes par un
gallon qui fépare ce rocher de la chaîne,
V ayant enfuite gravi par le talus qui e il au-
leilbus des murs de la Forterefie, nous ar-
|vâ»es'au Rocher. L à fes couches fe dirigent
en haut, avec cette grande inclinai-
B n , q u i, du côté oppofé, les précipite
1 ers le Rhin. Je ne faurois mieux compa- Ier ]a mafle de ce ro che r , qu’à un tas de
planches , appuiées vers le milieu de leur
■auteur contre une banquette. Du côté
lu i î& n , le tas fe préfente en fa c e ; au
jaffage du pont vo lan t, on voit les planches
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