
inutile?.1! Je les ayois déjà vu fervir aux I
c lô tu re s , & à des nattes pour prélerver du I
froid ou du chaud les plantes des jardins ; I
mais ce n’ eft que darts les environs de Bre> I
da , que j ’ai obferyé qu’on en couvre auffi I
lès chaumières. Comme ils fonthien moins( I
chers que la p a ille , on peut en faire des I
toits pins ép a is , qni forment alors les plus I
excellens couverts. • |
A une lieue & demie de Breda, je fuis en- 1
tré dans les Bruyères les plus maigres qu’il I
fo it poffiblej car quoiqu’elles s’étendent à l
perte de vu e , on les éc,route partout. Q n l
ne voyoit à l'horizon que quelques p o in - l
tes de Clochers, & entr’autres celui d’ i i/ - l
f e n vers lequel nous nous dirigions. Qn l
appercevoit auffi des Dunes, & il fem b lô itl
p a r - là qu’on s’approchât de la Mer. J e l
vo yo is en même tems que le fable de l a l
Bruyère étoit tout parfemé de pe tit gravier I
quartzeux & dè pierres primordiales, ce S
qui me fit fonger à obferver les Dunes ; q u i l
fi elles étoient élevées par lfls vents, ne d e -1
voient point avoir de c e gravier. En ef- 1
fe t , le gravier ayant toujours été mêlé a u !
fable jusqu’à leur p iëd , je ne les t ro u v a i!
elles » mêmes compofées que d’un fable fin , 1
que le vent agite encore. Cependant la, j
com-fl
comme au bord de la Mer , les plantes qui
¡aiment le fable , comme le petit ro/eau & le
¡çarexi luttent contre l’effort des v en ts , &
fixent ces Dunes en dépit d e u x .
J’ai remarqué encore dans tout ce Can-
Jton, que la terre végitable qui fe forme fous
la Bruyère, étant lavée par la plüie dans les
lieux qu’on a éçroûtés, laiflç partout oh
elle fe dépofe, un dépôt femblaffie à de
la poix n o ire, qui s’ éclate & fe recroque“
ville comme de la co m e. Ces dépôts entraînés
dans les lieux d’où l’ eau ne s’écoule
que difficilement, pourroien.t bien contribuer
à y produire la tourbe, cette fub-
ftance végétale fi difficile à expliquer ( a ) .
Autour d’J lfen & de Poppol ( autre Bourg
fur la route ) on trouve un peu de culture
; mais ce font des Ifles dans une vafte
m e r , il y règne la plus grande folitude*
C a r , excepté quelques troupeaux de moutons,
on n’y voit pas même de bétail. L e *
"Colons de ce P a y s -là ne confidèrent pas les
Bruyères comme des Communes à pâturages *
mais feulement à faire de l’engrais. Ils tiennent
(a) Je développe cettç idée dans la fuite, à-foc-
eafioa des tourbières du Pays de Brème,.
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