
ce & s’accroît par les foins de fon Souve-
rain. Mr. le Cqmte de Neu - wied, l’un des
Comtes fouverains de l’Em p ire , s’y eit fait
une agréable demeure, & y ¿.attire des ha-
bitans par une fage conduite, qui prouv*
qu’on peut être à la fois religieux & tolérant.
Très attaché à la Communion Re"
fo rm é e , il fait vivre e n .p a ix fous fon
Gouvernement, les Juifs & toutes 'les
Communions Chrétiennes. Il fait que toutes
ces Religions ont les mêmes principes
de morale, propres à faire le bonheur des
individus & de la Société* & que desLoix
appuiées de la fanêtion D iv in e , auront
toujours plus de force fur les hommes,
que par les fanêlions humaines. Il veut dolic
que fes Sujets foient religieux comme lui,
en fuivant chacun , à l’égard des dogmes,
ce que leur di&e leur conscience. Il
y a une Religion dominante, favoir
celle du Prince ; mais la tolérance, fondée
fur cette Religion même , tient réunis tous
les membres dé cette fo c ié té , mâlgré h
différence de leurs opinions,
r Entre les Seêtes établies à .Neu -wied, fe
trouve celle des Moraves ou Hernbwes. J’ai
euplufiéurs.occafions d’ examiner les principes
réels qui lient les membres de cette
Se&e,
B e é te , & en les dépouillant de tout ce qui
K e u t tenir à fon h iilo ire , où l’on retrouvé
l ’Humanité Comme partout , j’ai vu qu’ils
Procèdent bien p lu s, de caraétère, que
■d'opinion. Les vrais Moraves font des
lommes aimans, qui fouffrent de la froi-
Heur qui règne dans le commerce des hom-
to e s réunis en grande fo c ié té ; & qui fe
l'ont liés plus intimèment les uns aux autres
■>ar une confraternité religieufe : prenant
pinfi pour point commun , ce centre d’où
fcartent les vrais principes de la bienveillance
entre les hommes; je veux dire le
Kbrijlianisme.
i En réfléchiflant fur l’origine de plufieurs
des Seêtes qui fe font formées dans I’Eglife
■hrétienne, & les dépouillant de ces; ac-
Keifoires , où l’on voit que les hommes
pbufent'de t o u t , j ’ai cru remarquer, que
Ic’eit cette même idée , diverfement modi-
l i é e , qui les a prqduites. C’e il-à rd ir e
¿lue j ’y ai vu la tendance de la Religion a
pire je bonheur public & particulier, prou?
pée par là diviGon même de l’Èglife en ces
petites Se êtes. Quelques Seétaires peuvent
avoir eu des rues intéreflees : mais ils n’au-
roient jamais fait Seéte, fans la dispofitiori
du