
& il me dit qu’ils étoient fort abondans
partout.
L es corps marins font donc en plus grande
quantité dans ces Collines que dans la
plupart des montagnes calcaires. Cependant
ils y font renfermés dans un fable vitresciblc
qu’ils n’ont point du tout altéré. Dans
ces immenfes bancs,qu’ils forment presqu’en
en tie r , le fable qui remplit leurs interfaces
e il vitrescible, tout comme celui des cou.
ches où l’on n’en trouve point.
V. M. fait p eu t-ê tre qu’on a un moyen
de connoître fur ie champ, fi une matière
e il propre à faire du verre ou de la chaux.
Les acides n’attaquent point la première,
& ils diffolvent la dernière avec une grande
fermentation. Je porte donc avec moi de
l ’efprit de nitre , qui e il un acide très violen
t, & j ’en verfe fur les matières que je
veux connoître. S’il fe fait une fermentation,
ou bouillonnement, la matière e il calcaire,
s’il ne s’en fait point, elle e il vitrescible
; ou peut - être réfraftairc-, c ’eil - à - d ire ,
que le feu le plus violent de nos fourneaux,
n’y produit aucun e ffe t, à moins qu’qn
n’y joigne des fondans.
Ce fut donc par l’esprit de n itre, que je
jugea i de la nature du fable dçs collines des
lenvirons de Tongres, tant des couches où
lil e il pur, que de celles dont les coquilles
font la plus grande partie à plufieurs pieds
¡d’épaiiTeur ; & toujours il fut inattaquable
à l'eiprit de nitre. V o ilà donc une
grande chaîne de Collines, que la Me r a
élevée dans fon fond ", où les animaux marins
ont vécu fucceiîivement de couche en
couche en prodigieufe abondance, & où il
n’y a rien de calcaire que leurs dépouilles.
Mais on dira que ces Collines ont été
formées dans la dernière révolution de la
[Mer; qu’elles n’ont pas été broyées, com-
me elles le feront dans une autre revolü-
jtion; qu’il en faut pluiieurs, pour que les
¡coquilles foient triturées, & faifent des
[montagnes calcaires? Je répondrai bientôt
à cette objeêtion par un fait ; mais auparavant
raifonnons fur l’hypothèfe elle-même.
On fuppofe que toutes les élévations qui
!fe font dans la Mer font calcaires, & com-
pofées des matières que les animaux marins
¡ont fabriquées: & il faut en venir à cette
fuppofition; puisque c ’e il par le même mé-
ichanisme qu oïl veut encore expliquer les
[minéraux, qui'contiennent auffi de la terre
icalcaire & du phlogiftique. Mais comme la
[plus grande partie des montagnes qui renfer-
iment ces minéraux ne font pas calcaires,
Tome IV . H &