
En paflant pour la troifième fois le long
des fofles , je ne m’occupai que de la nature
de la pierre. C’e il une lave très dur
e , quoique très poreufe ; e lle - e i l plus
remplie de petits vuides, que le pain le
mieux p é tr i; mais ces vuides ne font pas,
comme dans le p a in , des cavités arrond
ie s , ils font allongés ou étirés comme
ceux de la pierre «ponce. C ’efl: la grande
porofité de cette lave qui la rend fi propre
aux meules; parce qu’en s’ufant au moulin,
elle relie toujours en forme de rape. C ’elt
auifi par une raifon à peu près femblable,
qu’on emploie ailleurs certains granits,
dont les petits grains de quartz faillans,
qui fervent à bro y e r , laiflfent des vuides
& d’autres grains faillans à mefure que le
frottement les enlève.
Cette lave elt en général fort poreufe:
mais il y a des parties qui le font beaucoup
moins que d’autres ; & par l à , les entrepreneurs
font expofés aux mêmes ha-
za rd s , que ceux qui exploitent les filons
des mines. Car dans leurs travaux fouter-
re ins , ils peuvent trouver Îongtems de la
lave compaéle, ou trop peu poreufe; &
alors ces travaux ne rendent pas beaucoup.
On employé cette lav'e conapaéle à de la
pierpierre
de ta ille , qui k peine paie les fraix.
Ce font donc les meules qui font leur minerai
riche. Une grande & bonne meule vaut
i 50 écus d’Allemagne, prife fur le bord de
\ la folle. Il n’e il aucune pierre fi propre
! à broyer le grain; les granits & les brè-
| ches n’en approchent pas. Aulfi les trans-
[p o r te -t-on fort lo in , nonfeulement par
; eau, mais aulfi par terre.
Je n’ai pas remarqué des crillaux de
fchorl dans cette lave fi poreufe, tandis que
îles lavés compactes en font presque toujours
[remplies. N ’eit ce point là une preuve,
K entre beaucoup d'autres, que ces crillaux
■font dés corps étangers à la lave, & qu’ils
■ ne doivent point leur origine à la fufion?
I Cette conjeélure fera fortifiée, fi l’on admet
■que les laves les plus poreuies, font pfroba-
Iblement celles qui ont, éprouvé le plus de
chaleur. Alors on pourra con cevoir , que les
fchorls ont été fondus dan« ces laves poreufes.
Que les laves en général aient éprouvé
une chaleur inférieure à celle, qui eft néces-
faire pour fondre certains minéraux, c’efl:
un fait évident dans ces carrières, comme
il l’eil ailleurs. Cette lave, confidéréedans
les lamelles qui féparent fespetites ca v ité s ,
eft d’une vitrification plus parfaite que tonies