
Je m’informai de quelques payfans d’où
venoient ces différentes efpèces de pier-
re s; ils ne furent pas me le dire quant aux I
grès; mais pour la pierre à chaux, ils me
montrèrent tout le pied du Dürreberg comme
en étant la fource. Ce pied ne faifoit cepen-j
dant qu’une même maffe avec la Montagne,
dont les flanc* s’abaiffoient fans former aucun
V allon fur leurs pentes ; & n’eût été la
différence de la couleur, on n’auroit pu foup-
çonner celle de la matière entre la bafe &
le fommet. Examinant du lieu où j ’étois
a lo rs, qu’elle route il me conviendroit de
te n ir , je vis que je pouvois paiTer fur le
pied de cette Montagne pour m’avancer
vers les autres Volcans de la V a llé e , je
l ’exécutai en traverfant d’abord le Bourg
de Dürrenbcrg, au fortir duquel j ’atteignii
c e tte bafe calcaire. Je ne vis dès ce moment
que pierre à chaux dans ma route jusqu’à
Zierenherg : pas le moindre veffige de
lave, que quelques morceaux roulés. En
pîuiieurs endroits je vis les couches calcaim
dans leur fituation naturelle ; elles ne .„dif-j
féroient en rien de celles de toutes les
fierres à chaux de cette même efpèce. J ’en
regardai attentivement tous les fragmens
le long de ma route pour y chercher de«
corps marins, mais je n’y en trouvai p o in t;
¿e qui ne dit rien cependant, contre l ’ori-
; gine marine de ces couches.
Je fuivis cette bafe pendant une lieue
de Dürrenbcrg à Zierenherg, & je la trouva:
[ toujours de même nature : & ce qui aug-
mentoit l’importance de l’obfervation, c ’e if
[que la pente dè la Montagne reftoit toujours
égale; c ’e f t - à -d i r e , que la bafe caU
\caire montoit aux fommités volcaniques
fans aucune interruption : nouvelle raifon
de parcourir à mon retour cette chaîne de
Montagnes.
Je quittai alors cette bafe intèreffante
pour m’avancer du côté de Zierenherg; &
me trouvant environné de toutes parts de
ces fommités volcaniques, j ’arrêtai des Payfans
pour leur en demander les nomsj pen3
fant qu’étant plufîeurs, ils fe redrefferoient
les uns les autres en cas de méprife. Us
furent aiïèz d’accord fur tous , & je des
écrivis auffi bien que je le pus. Nous avion*
en face la petite V ille de Zierenherg & derrière
nous la Montagne de Carlsberg.
Dans cette fltuation, & commençant par la
[gauche, ils memommèrent Sernlerg, Htu-
'enberg, Efcheberg & Malsberg. Cette der-:
1ère Montagne étoit la plus diftante dans
F f * le