
tre dans toutes les parties du Hartz. C’é.
toit dans une fuite de ces Vallées montante
s , que nous devions trouver notre route
pour Elbingerode, & nous avions cinq heu-
res de marche pour nous y rendre, par
Sopbienboff, Traut enfle in , & Trogfortcrbrucke,
Il faudroit bien augmenter le nombre
des mots, ii l’on vouloir exprimer toutes
les nuances des Tentations que les objets de
çe genre font éprouver quand on les dé.
taille; & p a r exemple celle* des différentes
furprifes. Je fuis donc réduit ainfi à décrire
les objets, & à dire que nous les vîmes
tout à coup. C ’eit de la combinaifon d’un
objet d é c r it, avec l’idée de fon,apparation
fubite-, que devroit naître le fentiment qu’on
éprouve fu r ies lieux: réufliraf-je à l'exc iter
ainfi?
Ce fut d o n c tout à coup, qu’en fuivant
le chemin qui bordoit le petit L a c , aulieu
de ces Bois qui fembloient fe confondre,
nous trouvâmes un baffin du fauvage le
plus remuant. Il étoit formé par des Montagnes
de granit, hériffées de rochers fous
toute forte de formes. Les uns, encore
attachés à la Montagne, ménaçoient d’une
chute prochaine; les autres, déjà cultutés,
couvroient les pentes & le fond du baffin.
Mais
Mais quelle confiance que celle de la
végétation dans tout ce défordrel Les Sapins
tiennent bon jusqu’au dernier moment, fur
les Rochers dont la ruine e fi la plus prochaine
; culbutés même avec leurs bafes,
ils fe rébellent contre le fort; on les vo it
relever leur tê te s , aufli longtems qu’un
reile d e .v ie circule avec la fève dans leurs
vaiflfeaux comprimés. La M o u fle , il efl;
vra i, cette tendre Nourrice de leur enfance,
ne les abandonne pas quoique prête à
les perdre ; elle vient .encore s’étendre fur
leurs racines foeffrantes, pour maintenir
quelque humidité autour d’elle s, & J e s g a i
rantir de, l’ardeur du foleil. E t ce n’.eft pas
à veiller à fes Nourrirons durant le comb
a t, que fe bornent les foins de cette plan-!
te bienfaifante ; elle travaille partout
à de nouveaux berceaux, pour multiplier
le nombre des combattans : au moindre repos
que lui ont donné les éboulemens,
elle a été prête à tapifler les décombres »
à les lie r , à flatter les gramens pour les ap-,
peller à fon a id e , à favorifer toqt arbris-,
feau qui vouloit s’y établir. A u fli, malgré
le boùleverfement , tout verdoye dans cette
Vallée : on y a fous les yeux le théâtre
de cette Guerre, où les éboulemens.
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