
pourvoit à to u t, prévient les écarts & les
defordres. Ils peuvent fe maintenir dans
un état d’honnête abondance; parcequ’ ils
font plus rendre à la te rre , & que rien ne
fe diiîipe. Il n’y a, par l’inftitution même, du
Chef au dernier des Membres , qu’une
gradation infenfible dans les jo u iflan c e s ,
excepté dans celle du pouvoir qui maintient
la règle , <& qu’il feroit à foqhaiter
pour le bonheur des hommes qu’on trouv
â t partout.
Dans cette gradation, des Chefs aux Membres
travaillans , il y a fans doute une clas-
fe d’hommes qu’on peut regarder comme
des parefleux, & qu’on nomme ordinairement
famé ans y pour exciter contr’eux clameur
de haro. Mais que de fainéans pareils ne
renferme pas le Mondepar les mêmes caufes!
Fainéans dorés, armés, portant les couleurs
de celui-ci ou de celui là , ou des haillons ,
ou le piftolet pour le préfenter à la gorge
des paflans. Il y a des parefleux parmi
les hommes; il faut y pourvoir de quelque
manière; & c e lle -là eft une des plus douces.
Ce n’eft point encourager la parefle.
c ’e il l’empêcher d’être nuifible au Monde :
& il me femble qu’on n’y penfe point
aflez. ; non plus qu’à ceux que l’état de la
Société rend oififs. J’écar-
J’écarte ici tout ce qui tient à la R e lig
io n , excepté en ce qu’elle contribue au
refpeét de la R è g le ; &~©n cela je la regarde
comme le lien falutaire qui diftin-
gue ces fociétés. Sans ce l i e n , on defi-
reroit en vain d’en former de pareilles;
même après avoir fenti qu’il feroit à fou-
haiter d’en pouvoir établir pour le bonheur
d’une partie de l’Humanité. Je veux
dire, que quand après avoir reconnu l’avantage
d’un régime civil & oeconomique,
^tel que tout l’enferable d’un C o u v en t; fes
! dortoirs, fon ré fe è lo ire , tout ce qui le
: fo u rn it , tout ceux qui le fervent & v i-
Ivent autour de lui ; on voudroit l’établir
’ par de Amples conventions ; on n’y réus-
firoitpas; rétabliflementdégénéreroit, tom-
beroit. L ’Homme efl; trop inconftant
| pour s’aflervir à la Régie , s’il peut l ’en-
Ifreindre. Sans doute qu’il faudroit que la
| porte fût ouverte à l’excès du dégoût ;
; mais il faut que quelque chofe réflfte aux
dégoûts pasfagers : il «* faut que dans
l ’enceinte où doit s’exercer la rè g le , tout
y foit fournis. Et la Religion feule, foie
par fa force naturelle, foit par le poids de
l ’opinion publique, peut produire cet heureu
x ,