
nence: il me fembloit que le foleil étoit
brûlant, & que je ne devois point trouver
là mon plaifir accoutumé. Cependant i
m’étant alîis au point le plus élevé pour
obferver & é c r ire , peu à peu mon fang
s’eft calmé , & je me fuis trouvé bien. Je
ne fentois plus de chaleur incommode; le
Zéphir le plus agréable fe jouoit autour de
m o i; je dominois tou t, à une grande di-
fiance ; l’air m’arrivoit p u r , & ma vue
étoit recréée par mille objets intéreifans ;
tan d is, qu’à l’exception de quelques abeilles
qui voîtigeoient fur le th ym , tout étoit
dans le plus grand filence. Quand je fon*
geois à partir d e là , je me fentois comme
collé fur le gazon. Il n’y a point d’enchantement
plus fo r t , que celui qui rend heureux.
Cependant il a fallu s’y arracher;
& j ’ai descendu, toute la pente du Cône
d’une feule courfe en droite ligne.
J’avois chargé mon voiturier de favoir
l ’opinion des habitans de Cretz fur les hi-
iloires de mon guide ; & il s’étoit adrefle
à un homme qui lui avoit éclairci toute
l’affaire ; mais en la prenant au grand fé-
rieux. ,, Ce font des calomnies, avoit-il
„ d i t , & on ne les répand que pour dé-
„ - créditer notre Montagne. J’y ai couché
„ vingt
fois en allant à l ’a ffu t; & jamais je n’ai
s rieil apperçu de tout cela ” . 11 n’avoit
pas trop bu fans doute : & voilà comment
les obfervations différent fo u v en t, fuivant
l’état des Obfervateurs.
Avant de quitter les environs de cette
Montagne, j ’ai examiné les carrières de
[Trafs. Elles font „dans un lieu ou paroif-
(fent s’être réunies les émanations de trois
Montagnes; Hummericb, & fa vo ifin e, &
le Cône tronqué qui en eft peu diftant.
Le fol fupérieur n’eft compofé que de
Jcouches de pierres - ponces, mêlées de cen-
mres & de débris dé lave. L e trafs fait une
Icouche diftlnéte au -de ffou s , fort épaiffe
|& allez dure en quelques endroits. Quand
là fa eompofition, elle ne diffère de celle
Ides couches fupérieures, qu’en ce que les
Imatières volcaniques y font réünies en une
forte de brcche, par une matière plus fin e,
Semblable à celle d e là ponce pulvérifée, ou
peut- être à la lime, & qui s’eft durcie.
J’ai envoyé de là ma voiture fur la route
à'Eich, & je me fuis acheminé à travers
champs vers le Cône tronqué. Je n’ai
trouvé encore partout que pierre - ponce ; &
uéminence elle - même n’en eft qu’un monceau
, & un monceau très fingulier. C ’eft
un