
plus que quelques filions à tracer & ne pou-
voit pas m’attendre.
J’aurois été alors dans l’embarras j fans
mon opinion fur l’Homme, dont je me fuis
bien trouvé mille fo is , & qui me fervit
alors. ,, Où ire z -v o u s , quand vous aurez
„ f in i? ” demandai-je au Laboureur ----- .
„ J’irai à la V ille ----- Voulez* Vous y me-
„ ner- mon Cheval & en prendre foin —
, , Volontiers — - Comment vous nommez*
„ vous ? — Philippe U t e Je vous
, , laiife donc mon Cheval. — - Oui bien”.
Je le lui laiiTai en e ffe t, n’ayant pas le
moindre doute de le retrouver & de le trou-,
ver bien pourvu. Quand à m o i, mon di-
ner devoit être du pain que j ’avois en
p o ch e , & des fraifes que j ’allois cueillir fur
la Montagne.
Je montai ail travers des B o is , par un
fentier que m’indiqua la Bergère , auprès de
qui je repgiTai. Ce fentier me conduifit
fur la croupe générale, qui en cet endroit
joint le Houdenberg au Bernberg. Je vjs des
fragmens de lave roulée fur la pente; mais
le fol fut toujours de pierre à chaux jusqu’au-
deiîus de la croupe, où je trouvai du fable
& des grès vitrefcibles. J’étois alors dans
iéiye
une petite gorge , entre le Houdenberg,
qui ¿toit à ma d ro ite , & un Monticule
à ma gauche. Dès que j ’eus atteint le
vrai C ô n e , je ne trouvai plus que lave
roulée jusqu’au fommet : j ’avois mis trois
quarts d’heure à y parvenir depuis que
j’étois entré dans les Bois.
L a forme fingulièredu fommet de cette
Montagne,m’engagea àl’examiner avec beaucoup
d’attention, pourfavoir s’il n’y a v o ic
aucune trace de travail des hommes j mais je
n’y découvris rien du tout qui l’indiquât.
Ce fommet e il tout femblable à celui d’une
Montagne volcanique récente. Un peu au-des-
fous de la partie la plus é le v é e , règne
tout au tour une efpèce de profond fo ffé ,
dans lequel on vo it la coupe de laves
venues de plus haut; & du dedans de
cette enceinte, s’élève un nouveau petit
Cône, qui e il encore enfoncé à fon fommet.
Il paroît de cet enfemble, fi l’Arc
n’y a pqint contribué, que le fommet du
grand Cône s’eft enfoncé une f o i s , lais-
fant une petite couronne, du milieu de laquelle
s’e il élevé un nouveau Cône. C’e il
en un mot- l’image parfaite du Crater
du Vèfuve, dont le Vêtit Cône , qui eft au
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