
d i , autour d’une petite terre cultivée d’en*
viron deux arpens.
C ’eft donc là un crater comblé , dont on
apperçoit le rebord. Il a deux éminences
oppofées, liées d’un côté par une bande
circulaire, qui repréfente une banquette:
& de l’autre cô té , qui regarde Cretz, il eût
tout ouvert.
Je dominois de cette fommité fur toute
la plaine volcanique ; je reconnoiffois
toutes les Montagnes fur desquelles j ’étois
mon té , & leur apparence ne différoit en
rien de celle d’une quantité d ’autres Montagnes
que je voyois tout autour de moi
jusqu’à une grande diftance ; excepté du
côté du Rh in , diftant d’ une lieue à l’Est,
où commençoit un tout autre genre de
Montagnes. J’avois près de moi celle qui
s’élève au-deifus deC ru fft, compofée des
mêmes matériaux que le Hutnmerich, &
dont le Cône étoit encore plus complet.
Au - deifous de m o i, à un quart de lieue
par delà Cretz, étoit ce Cône dont il ne
reite que là bafe, & que j ’avois vu comme
une plateforme circulaire. Mais elle
e il creufée dans fon centre, & rompue
au côté oppofé. Plus lo in , & fur ma
d ro ite , je voyois s’élever au - deifus du
Vil*
•yillage à’Eich un grand Cône couvert
de Bois , d ’où par toit une jette'è qui s’é-
tendoit par une pente douce jusqu’au V i l lage.
Je croiois avoir bien fixé mon plan
en partant de Nieder - Mênich, & d’être à
l’abri de nouvelles tentations ,* j ’avois as-
fez grimpé, alîez employé de fems dans
cette eôurfe : mais je rie pus réfifter à
ces objets-là, & je réfoi us de les vifiter
encore avant dé quitter' le Pays.
En me repofant au fommet du Humme-
;rich , je me fuis rappelle les Contes de
mon guide ; & je n’ai point été furpris,
I qu’avec le préjuge des forciers, on leur
| eût affighé ce lieu pour leur fibbat. Les
| deux' éminences oppofées peuvent être
des Trônes pour leur Hiéra rchie , & la
| banquette fervir de iiége à des fubaîter-
ées; tandis que la petite plaine circulaire
! feroit ie Théâtre de leurs bacchanales &
de leurs conjurations. E t puis ils peuvent
partir de là fur leurs boucs & leurs manches
à balay vers tou* les points de
l’horizon fans trouver d’obitacle. Ainii
le lieu eft bien choifi. Peu s’en eft fallu,
qu’en fongeant.à ces fariboles, je ne
me cruife moi-même enchanté. J’avois
fort chaud quand j ’arrivai fur cette émi-
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