
L E T T R E C.V.
Colline de S a x e n h a u s e n , fur M
rive du IVÎein, femblabk à celle de Be
G E N .
F r a n c f o r t , le 2$e. Juin i?yib|
M A D A M E :
T ■ ! J f e fuis enfin réconcilié arec ] idée
Laves étendues de plat & fans Cônes,
m’en a coûté , mais il a bien fallu fe fo’
mettre,* car c ’e il un fa i t , & un fait bi
intèreffatit par toutes les Circonilance» qf
l ’accompagnent i c i , dont j'aurai nionni
de rendre compte à V . M.
C ’e il en vain qu’on fe fiattë de bien o
ferver en couran t; ni même en voya
les objets une feule f o i s q u e l l e $
l ’attention qu’on y porte. Il fâtït quitt
l ’o b je t, & y revenir. C ’e il le feul moy
de devenir foi même fon propre critique
5 nul autre n’efl plus fincère , quand on
I cherche que la vérité. Il femble d’abord
u’on ne fauroit defirer qu’elle dans la NaÈ
“ fe: que cherchant de l ’initruêlion, on
f Soit avoir d’autre intérêt que de la
juver. Mais quel e il le Naturaliile qui
orde les objets fans quelque fyilême ? Un
jnmençant peut- être? mais auiïi n evoit-
Ipresque rien. Ce font les fyilêm e s ,
II font que nous tournons & retournons
[s objets , pour favoir s’ils s’accordent
|ec tel ou tel principe; ou s’ils font nou.
Jaux & indépendans encore de tout fÿitê-
IT e imaginé. T an t que l’on n’a aucun
[ftême, on e il bien froid à la recherché
■bien peu clairvoyant.
■Cependant, dès que nous panchons pour
fyftême, nous ne pouvons guère em-
Icher qu’il ne nous offusque quelque
îns. Qui n’aime pas à trouver la Nature
lle qu’il l’a imaginée? q u i, dans le
|s contraire, ne tâche d’amalgamer ce
l’il trouve, avec fes premières façons de
concevoir ? Si je n’avois vu que les La-
ï de Bockenbeim & de Hanau ; que je me
le arrêté longtems à en analyfêr les coules
& lafubftance; que fans quitter les
bières pu leurs environs, je faite
C e 3 c o ï t -