
favoir les Dunes ; & dans les endroits où
les Dunes manquent, ainfi que tout le long
des Rivières, il eit défendu par des digues
artificielles ; & il exiile ainii au • defl'ous
du niveau des Rivières & de la Mer.
Mais que faire de l’eau des plu ie s, dans
un Pays qui ne fauroit avoir d’écoulement
en aucun tems? C’e il là le grand problème
d’Hydraulique qu’on a réfolu en Hollande.
Si les moulins à vent ceilbient de pommer,
fi l’on ceflbit de veiller aux digues &
aux Eclufes, ce Pays fi floriflant, devien-
droit un vafte marais. Mais en même tems
qu'on le maintient fans ceile par l’a r t , on
a tourné à mille ufages ces eaux fi ména-
çantes; c ’e il à elles qu’il doit fa fe r tilité ,
& une facilité à peine concevable pour tous
les tranfports.
On nomme Meufe feulement, cette R i vière
formée d’un des bras de la Meufe
proprement dite & d’un bras du R h in , qui
coulent le long de la partie Occidentale de
la Hollande, & q u i, en même tems qu’elle
fait fon plus grand d an g e r , lui ouvre un
fi.grand commerce dans l’intérieur des terres.
L ’art avec lequel on employé cette dange-
reufe R iv iè r e , eft une des chofes les plus
intéreflantes qu’aient exécuté les Nations,'
Ses
Ses bords font tous garnis de digues, faites
d e g la ife , tirée du lit de la Riviè re elle-
même , fur les Ifles qu’elle y forme. Ces
Digues ont à leur bafe depuis 20. jusqu’à
50. pieds de largeur, fuivant leur pofition
& la force dont la R iv iè re les attaque; &
leur élévation e il de 20 à 24 pieds à compter
du niveau du terrein intérieur. On les
a placées, autant qu’on l’a p u , à quelque
diitance de la R iv iè re , afin de donner à
c e lle -c i la faculté de s’étendre avant de v e nir
les frapper. Malheureufement elles onc
été faites fans plan général ; de forte qu’on
à lailfé la Riviè re fort tortueufe, & que
pa r là , tandis qu’elle les heurte avec violence
en quelques en d roits , ralentie en d’autres
par de grandes an fe s , elle y dépofe
du limon & rétrécit fon lit. C’eil là un
mal presque fans remède; mais dont la
conféquence n’e il jusqu’ici que plus de
travail.
On voit dans les terreins dont la R iv iè re
s’éloigne par fes dépô ts, des fucceflïons
de digues ; parcequ’en prenant poflefliora
de ces terreins, il faut toujours fe garantir.
Cette avidité de s’emparer de tout c e
dont la conquête eft fa c ile , e il un biens
particulier contraire au bien public ; puis- .
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