
que décombres; & il eft d’autant plus dan-
gereux à defeendre, qu’il paroît plus uni,
Une moufle très épaifle recouvre les bafal.
tes comme d’un lit de plumes ; elle en rem.
plie en grande partie les intervalles; onne
fa it prefque ce qui eft creux pu relief, &
fouvent on trouve l’angle,d’un bajalte fous
.une élévation arrondie, ou pis encore,
un enfoncement. Il fallut donc defeendré'
a v e c beaucoup de précaution, & fouvent
allonger le pas. Notre Batelier , hommè j
a tten tif, compta fes p a s , & il en trouvJ
190 du fommet à la croupe générale dé
ces Montagnes: ce qui, vu la manière
dont il faut defeendre, fuppofe au moins]
1 5 ° pieds de hauteur.
Ce demi-cercle de Montagne, que nous
allions couper comme par une corde ; 3-
vo it Roslands-eck pour centre. L a Ville
d Unckel, fieuée Air le même bord du
R h in , paroifloit au bout d’un promontoire
que forme au S. E. une des extrémités de
cette courbe; & Drsckenfels, rocher fort
connu dans ces contrées, la terminoit au
N o rd - Oueft du côté de Bonn.
Après nous être avancés quelque tems
fur c e que nous prenions pour la croupe
générale de la Montagne , nous remaf-1
, I H1 1 quâ*
¡quâmes que ce n’étoit qu’un gros rameau
particulier, qui defeendoit de ce grand
Cône ou notre Condu&eur avoit fpéculê
fur la caüfe des bafah'es. Un Ruifleair,
qui ferpente dans la Bruyère dont ce rameau
efl r e v ê tu , nous montra que c ’étoit
une Lave bafaltique. L e lit de ce ruifleau
[étoit creufé de toute l’épaiiïeur du terreau
& on ne voyoit que dés bafaîtes dans le
[fond. •
Il fallut defeendre le flanc de cette La-
h«, qui nous conduifit dans un ' grand
vallon; & fur la p en te , dans des lieux où
lia peloufe étoit fort maigre, nous vîmes
[que c e lle -c i étoit formée fur des débris de
es qui nous fit recoiivrir au ruis-
feau notre fondeur,' & nous trouvâmes
des bafaltes. Il s’e il fait un violent conflit
dans ces Cantons entre les anciens,
habitans & les ufurpateurs: c e u x - c i , à
iqui rien ne réfifte, ont tout renverfé devant
eux ; & il n’eit pas furprenant que les
relies des Jchifies vaincus, couvrent partout
le champ de bataille.
Là où ces fols formés de débris de fchijîes
font fort expofés au fo le il, ils fe fertilifent
bien lentement; c ’étoit la caufe de la maigreur
de la peloufe : mais quand la pente
X s tour