
bordoient le terreau , formé lui* mêm«
de débris de fcories, de lave & de fchis-
t e , & mêlé de terre végétable. Arrivé
au fommet je me trouvai encore fort
éloigné de la parti« la plus élevée de
l’enceinte ; & tout y étant couvert de
terreau & de B o is , je fus obligé de redesc
end re , fans avoir pu découvir la nature
du fol.
En continuant à marcher le long du
pied des Montagnes, je trouvai un fécond
endroit découvert. C ’étoient des couche*
de cendres volcaniques, entremêlées d’autres
couches d’un fable n o ir , femblable à
celui du Lac.
Je marchai longtems au -de là de ce rocher
fans rien découvrir de nouveau ;
mais je commençois à jouir du plaifir de
la route. J’avois c r u , par l’afpeêt de ce
cô té de l’enceinte, que les Bois defcen*
doient rapidement jusqu’au bord du L a c ,
& que je n’y trouverois de fentiers que
fur les pentes. Cependant le bas de ces
Bois eft un terrein p la t, qui fouvent même
a beaucoup de la rg eu r , & qui ne cède
en rien aux plus beaux parcs de l’Angleterre.
Un petit chemin très uni y fer-
pente ; on pourroit y rouler partout en cabriolet:
l'intervalle des arbres eft garni
de
de buiflons fleuris fur un gazon jonché de
fleurs, & mille oifeaùx en ont fait leur
retraite.
En m’ avançant dans cette agréable route
, je découvris au travers des arbres un
rocher à pic qui fembloit faite toute la hauteur
de la montagne : mais je l ’avois vu
de loin , & je favois par là qu’il atteignoit
à peine au tiers de cette hauteur. Pour
arriver à fon pied je montai un talus rapid
e , où les broffailles avoiént garni tous
les intervalles du Bois , parce que ces ro-
cailles n’étant pas propres au pâturage, on
n’a point d’intérêt à y extirper les builTons.
Ces rochers, qui ont au moins cent pieds
de hauteur verticale au deffus du ta lu s ,
font la coupe d’une Lave compacte, toute
éclatée par grandes maffes arrondies, qui
elles-mêmes s’éclatent en plus petits morceaux.
On trouve auffi fur le talus qui
s’en fo rm e , des fcories & beaucoup de
fragmens de fchifte, Cette dernière pierre
, que j’avois vue éparfe partout, me
furprenoit à cette hauteur; parce que je
n’en connoiflois pas encore la fource : mais
je ne tardai pas à la trouver.
Un peu au-delà de ce rocher de
$£ vis à vis du Couvent, j ’en découvris un
autre tout auffi haut & escarpée quç le
pre