
L E T T R E C IV .
Defcription d'une Colline de pierre à chaux
à bafe V o lc an iq u e , nommée B e r g e n ,
Jituée le long du M e i n entre F r a n c *
FORT H a n a u — — Voyage à unt
grande Montagne, plus éloignée de F r a n c f
o r t .
F r a n c f® r t , le 21e Juin 1778.
M A D A M E ,
ï e n’avois deib'né que deux jours à
l ’examen des environs de Francfort , &
cependant en voilà déjà iix d’écoulés.
Mais j ’avois compté fans V u lc a in , qui
nous y a tracé une grande énigme, dont
le mot peut nous aider à en expliquer
bien d’autres. Je vais d’abord la faire
connoître à V . M»
t A
A Bockenheim, Village très près de Francfort
, commence une C o llin e , q u i , en fui-
vant à peu près la rive droite du M e in ,
s’étend jusqu’à Hanau. De Bockenheim elle
s’élève infenfiblement pendant longtems,
jusqu’à une T ou r nommée Hohe marte bey
Bergen (Haute guérite près Bergen) qui e il
l’endroit le plus élevé. C ’eit là que dans
la dernière Guerre fe donna la Bataille qui
prit le nom de Bergen. L a Colline s’étend
de l à , [par diverfes in flexion s , jusqu’au-*
'près de Hanau, où elle fe termine aulii
par une pente douce. Les deux côtés
ont quelques découpures , mais ils defeen-
dent vers les plaines fans chute rapide.
C’eft cette Colline, qui forme ainfi une
inaile continue & comme d’une feule piè-
Jce, qui a été le principal objet de mes
[recherches.
J’arrivai ici le 15c d e c e mois dânsl’après-
fcùdi. Mon premier foin fut de m’informer
loù écoit la Carrière des pierres noires, &
d’y aller tout de fu i t e , pour me former
June première idée du lieu & de fes environs.
On m’indiqua donc Bockenheim ; &
I*» je tro u v a i, fur le prolongement du
fcied de la Colline qui s’étend fort avant
pans la p la in e , nombre de Carrières dont