
L E T T R E XC.
Collines à corps marins des environs de
T o n g k e s & de M a s t r i c h t . —
¡, Examen de la Queition : ’ Si les matières
calcaires qui font à la furface du Globe, font
ïouvrage des animaux marins, i
M a s t r i c h t , le 24e Mai 1 7 7 I .
M A D A M E,
ï 3]/ ’ai v u ces coquillages marins qui ont
favorifé la Fable fur les murs de Ton-
gres. Mais comme il n’eft pas befoin de
nouveaux indices , pour prouver que ces
murs n’ont jamais été au bord de la Mer ;
j ’appliquerai à un autre objet mes obfer-
vations fur ces foffiles.
Pour cet effet je commencerai par expo*
fer à V . M. une des branches d’un fyftê-
m e , que je n’ai examiné c i-d e v an t que par
fa partie jiydroilatique, & par fes conféquen-
ces immédiates. C ’çft celui où l’on fuppofe
, que la Mer fait lentement le tour de la
T e r re en fe portant d’Orient en Occident,
détruifant fans ceiTe des Continens devant
e lle , & en découvrant du côté oppofé à
piefure qu’elle fe retire.
Quelques uns des Phyficiens qui ont a-
d o p té c e fyftême, le croyent fuffifant pour
expliquer tous les phénomènes terreftres;
en partant feulement d’un Globe formé de
matières fondues, où tout n’écoit originairement
que vend' & eau. L e lien de la nouvelle;
hypothèfe avec celle donc j ’ai eu
l ’honneur de parler à V . M . , confiile en
ce q u e , les animaux marins forment des co quilles
, ou des demeures, compofées de matières
quon nomme calcaires v & dans lesquelles
l’analyfe chimique fait voir de la terre
vitres cible, de l’eau & du phlogijlique. Et voici
comment on lie lesdeuxhypothèfespar ce
P h é n om è n e .L e G lobe terrestre, dit-on («),
„ ëtoit dans fon origine une matière v itré e ,
„ pure, homogène, mêlée feulement d’eau,
„ Les animaux marins s’étant formés, on
V les rayons du foleil qui tomboient fur
3, notre Globe ; & en les uniifant à de la
» ter,
(a) M. Baumi a développé ce fyftéme dans f*
Chimie,