
C e i t un bien riant objet que cette Colline !
Elle n’eit couverte que de Vergers & de
Jardins de la plus grande fertilité: on m’as-
fura même que ce terrein n’avoit aucun be-
foin d’engrais ; ce qu’il doit fans doute à
fa nature de terre calcaire remplie de coquilles.
Je vis enfin la pente qui conduit aux Carrières
de lave: elle e il fans aucune interruption,
& fi douce qu’on n’auroit pu foupr
çonner au coup d’oeil, qu’on dût y paifer,
de l’ouvrage de la Mer à celui d’un Vol-
çan.
Je défçendis par cette pente ; & je vis
peu à peu la furface du terrein changer,
du fable calcaire en fable vitrejcible. Celui-
ci e il très mobile, & le vent y avoit formé
des - Dunes avant qu’il fut fixé par la végétation:
c ’e il le même que celui des, Eruyè.
res. L e village voifin a pris de ce fol le
nom de Sandhojf { Cour de fable ).
Immédiatement au - defious de cette première
couche, plus ou moins épaiife, on
trouve une jLave, qui e il attaquée depuis
longtems, comme on lé voit par la forme
du terrein des environs. On l’exploite pour
Jes mêmes ufages que toutes les autres, &
de plus pour le Trafs. Il y a plufieurs Laves
les unes fur les autres, & elles font dé
diverfes porofités: la plus poreufe e il la.
plus baffe ; les Ouvriers me dirent qu’elle
fe trouvoit jufqu’à 40 pieds au-deifous du
niveau du fol : mais on la pourfuit rarement
à cette profondeur à caufe des eaux. E t
comme en général elles y font incommodes
, on e il occupé à faire un grand foifé
d’écoule1m Me n\ t.* ' ' ' I jU' 'i . I •' f ? - ff:
C e tte nouvelle obfervation me familiari-
fa tout à fait avec l’idée des Laves fans Cônes.
Il ne pouvoit point y avoir ic i d’équivoque.
L a large V a llée unie où. coule
le Mein, n’offroit aucune prife pour la communication
de cette Lavé avec cette de
Bergen, ni parconféquent avec les Montagnes
qui font bien loin au delà. E t du ccW
té o p p o fé , il n’y a qu’une grande Plaine
.fbbloneufe, que je connois depuis l’année
dernière, parce qu’elle conduit zDartnfladté
J ’avois ainfi fini toutes les obfervations
qüé je pou vois faire par mo i-m êm e ; & il
ne me reiloit qu’à chercher quelque Natu-
râlifle du Pays, qui eut porté fon attention
fur cet objet intéreifant. j e voulois favoir
p a r la , s’il m’é toit échappé quelque chofe,
& s’il y #Voit déjà quelque fyitême formé