
me le permettre. Les plus épaiffes .téné:
bres étoient deva.nt moi ,* je defcendois, &
je ne touchois plus rien par les côtés; j ’é-
i;ois aufli fort incommodé par une fraîcheur
humide, qui pouvoit devenir dangereufe,
parceque j ’étois fort échauffé de la marche:
ainii je me retirai bien tôt. L e Garde-Fo.
rêt pou? dit qu’il y avoit dans cet enfon*
cernent des cavités très vailes ; & que,
par divers détours, on pouvoit defcendre
toute la montagne, paffer fous une montagne
v o ifin e , & aller fçrtir dans les caves
d’un Château fort loin de là. Si cela eft
v r a i, ilferoit bien curieux de faire ce voyag
e , pour voir ainfi les entrailles d’un Vol:
Can. Mais quoi qu’il en foit de l’étendue
réelle , d’après tout ce qu’il m’çn d it , elle
doit être au moins fort grande. Dans quelqu’une
des guerres pafïee s, les habitant
des environs y cachoient tous leurs effets
précieux ; & il y a peu d’années qu’une
bande confidérable de Bohémiens s’y refa-
giojjt Ça).
La
Ça) Quelques- Curieux probablement tenterontTf
venture. Je leur confeille en ce cas d’être en nombre
, d’aller lentement à la file, à peu de di-ftance leí
uns des autres, chacun un flambeau à la main, pot'
■ I r ’û ' ' ; ' I ' ■ ' 4
/
La grotte qui recouvre «.étte éîitree e il
trèà bellé. Les fcories qui la bordent lui
donnent à l’extérieur un afpeét fauvage ;
mais dans l’intérieur elle eft unie & fu-
perbement tapiffée d’une couche fort épais-
fe de toutes fortes de ;plantes capillaires,,
¡fes plantes feeouvrent aufli quantité de
fragmens de fcories, tombés au fond de
la grotte , & qui offrent ainli des fiéges
:de gazon. En Eté ce doit être un endroit
fféiicieux pour fe repofer de la fatigue de
la courfe ; mais à préfent il eft trop hu-
tthide, étant tourné vers le l>îord.
Cette Caverne fe nomme HoheftcinlocB
¡(trou de la pierre élevée). Ainfl la voû-
tte elle - même fe nomme Iîohejïein. Cette,
¡pierre eft en effet fort haute , & foirmé
pin Belvéder fuperbe. C’eft une forte de
¡pirámide ifo lé e , d’où l’on découvre uñe
brande étendue du Rhin entré Coblehtz
|& Andernach, & par delà íe R h in , piu-
JfieurS chaînes fucceiïïves de montagnes.
■Quant aux objets voifirts, on domine fur“
■tout le Volcan enfoncé devenu Lac. Oit
K voit
I ttél SiÉ lté en avant ; afin qu’au moment où. l’un viendroit à
brûler foiblement ou à s’éteindre, le porteur pût fe
Retirer & être aidé en cas de befoin,
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