
]es je venois de pafler: mais déjà depuis
quelque tems je n’avois vu que des Collines
de pierre fableufe rouge. L e Pays chang
e alors totalement d’afpcèt; & l’on ne
voit plus de Montagnes volcaniques jufqu’à
dix lieues de là,. C’eft en approchant de
JVawern qu’on les retrouve. Dès que j’en
ai apperçu j ’ai remis pied à terre, & j ’ai
continué la route à pied prefque jufqu’à
Çajfel ; parce que c ’eft • là le Pays que j ’ai
particulièrement intention d’étudier.
Lorfque j ’ai été dans la partie la plus
élevée de ma rou te , j’ai vu une multitude
de Cônes, tant à ma droite qu’à ma gau-
çhe ; & p a r les informations que j ’ai prifes
des gens du p a ys , j’ai fçu que l ’on trou-'
vo it fur tous ces Cônes la même pierre
dont on pave la Chauffée, ç ’eft - à - d ire , le
Bafaltc. Entre ceux de la d ro ite , on m’a
nommée Loti trier g 6c Halkndorfkopf, qui
font deux très grands Cônes. Mais c ’é-
toit la partie de la gauche qui m’intéreffoiù
le plus, comme étant un champ volcanique
immenfe, & lié avec la Montagne de Cajfel.
De ce c ô té - là on voyoit dans un grand
éloignement, une Montagne du Pays de
fValdeck nommée Lamsberg, qui doit être
un bien grand Cône. Un autre fort çonfi-r
dér
de'rable encore, & d’une figure très régu-
| Hère, m’a été nommé, Niedcnjlein. Plus
près font Odenberg, Guntersberg, Scharfen-
¡lein, Maderftein, qui font tous des Cônes
volcaniques à Bafaltes. On en découvroit
auifi divers autres à l’Occident de la Colline
ou Montagne de Cajjel, entre lefquels eft
le Dürreberg. Cette Montagne de Cajjel
m’étonne. T ou te volcanique qu’elle eft certainement,
vu les matières qu’ elle renferme
, elle n’en a pas la moindre apparence
dans fa forme; p'ar laquelle elle ne diffère
en rien des Montagnes à couches marines.
V o ilà donc l’objet que je me propofe principalement
d’étudier, en traverfant d’ici
cette Montagne, <5t allant vifiter en même
tems le Dürreberg & les autres Cônes vo lcaniques,
q u i, par rapport à Cajjel 9 fe
trouvent derrière elle. J'ai déjà vu le s
matières qui en forment le pied. La faillie
fur laquelle e il bâtie la V ille , eft com.
| pofée de couches calcaires fans aucun défor-
dre. Je foupçonne donc qu’elles fe font
formées autour du Volcan déjà élevé,* &
c’eft ce que je chercherai à e'tudier dès de-
main.
ïp i* . E e $ L E T*
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