
nés Sapin*,.tant par la décompofition des
vieux tron c s, que par la fucCeiïion des
plantés qui croiflent autoür d’eux ; & la
dig-ïale ÿ tient le prémiér rang par fes
grandes feuilles' & fes hautes tiges. Elle
prospère dans ce terreau ; & bien loin de
le confirmer elle l'augmente.
L e calme produit par ces reites détrônes*,
fait ■ furtout raiTembler autour d’eux les Semences
qui voltigent; & il favorife auffi
beaucoup leur accroiffement ; càr les vents
font nuiübles aux Plantes encore tendres ;
<& avant que les vieux troncs foyent confirmés,
leur fucceffeurs . o n t adquis aiTez
de fo r c e , pour réfifïer par eux-mêmes &
fe protéger mutuellement.
Dans le doute que le Bois coupé aît répandu
affez de Semences pour repeupler le
tferrein, on y laiife ça & là de vieux A r b
re s, d’entre ceux qui portent le plus des
'{fônes qui donnent la graine : un feul dis
dés Arbres peut fuffîre pour enfemencer
bien dés arpens :' & même tous les Bois
s’aident les dris les autres. Car chaque
graine qui fdft des écailles1 des cô n e s , eft
munie d’une petite aile par laquelle elle eft
tranfportée , & d’une pointe qui la fixe
lôrsqu’ëllè arrive à terré. Ôn ne faurdit
mieu»
les comparer qu’à des flèches très légère s,
que le moindre vent tranfporte quand elles
tombent du haut de l’Arbre; mais q u i,
ayant toujours leur pointe tournée vers le
bas à caufe du poids de la graine à laquelle
elle eft attachée, fe plantent dès
qu’elles viennent à toucher la terre dans
quelque endroit propre à les faire germer,
comme dans la mouffe ou la terre
yègètable légère -qui fe forme des vieu^
troncs. Aipfi les terreins favorablement ex-
pofés dans les Montagnes, ne manquent
jamais de femences de Sapins; elles y pous-
fent dès que la terre végétable y eft affez
èpaiffe; & fi la poiition n’eft pas favorab
le , ou fi le terrein eft trop gazonné pour
que les graines de Sapin atteignent la terr
e , on a recours à F a r t, en foiFoyant fe-
mant ou transplantant.
Je ferois bien fâché de ne pas fentir le
âejfein dans la forme de ces Semences i
j ’y perdrois un grand bonheur. Mais comment
ne pas le fentir dans tout ce qui
tient à la propagation des Plantes? Quelles
reffources pour parer à tous les acci-
dens! Dirions-nous que l’abondance pro-
digieufe des Semences, en comparaifon des
Plantes qu’elles p rod u ifent, eft un -maii-
§ ||| 3 que