
L ’Aurore du lendemain éclaira la fcène
vague où mes yeux s’égaroient la veille.
L a Montagne qui s/élevoic vis-à-vis de moi
étoit efcarpée. Près de Ton p ied , on voyoic
une fouille fur un Filon de f e r , & tous
les environs étoient en général fort fauva-
ges. Un peu de pluie avoit tout embelli;
Pair avoit acquis une agréable fraîcheur,
qui dura tout le jo u r , & me permit de marcher
fouvent fur les bords fans fatigue. Je
croiois voyager dans les Vallées des Alpes,
tant la conformité .dans la nature des pierres
, en met dans leurs accidents. Rien
n’ eft fi pittorefque que les Rochers qui réf.
tent nuds; rien n c f t plus varié que les
produétioni végétales de leurs décombres.
Ces fcbiftes, quand ils ne font pas expofés
à l’ardeur du midi, fe décompofent en une
fubflance que 1 eau pénètre fans peine. Ain*
f i , dès que les talus font fixés, tout y prospère
jfu ivan t leur s différentes expofitions;
& au Midi Iis font un fol excellent pour la
V ign e .
Nous dépaflames d'abord Hirtznaeh,Vi\h-
ge fitué fur . la rive gauche du Rhin. Un
peu plus loin nous vîmes fur les pentes de
la rive d ro ite , les Halles des Mines de
plomb & argent de Welmichi 6c bientôt
' après
Lprèsje découvris en divers endroits des
Lêmes Montagnes, les décombres de Carrières
d 'Ârdoifc des toits: exploitation donc
Ln s’occupe beaucoup tout le long du Fieu-
Ere par la facilité des tranfports.
Dans le nombre de ces belles fcènes qui
"e développent rapidement par les contours
luFleuve, il en eft peu qui égalent celle
u’offre un baffin dont les deux rives ap-
artiennent à la Hejfe. Quand on commen-
Ice à doubler le Promontoire qui cache cet-
Eté efpèce de L a c , la rive droite préfente
l ’ancien Château de Goarsbaufcn, bâti fur
m Rocher Taillant à m i-cô te ; puis on vo it
p fon pied un Bourg qui lui appartient,
ans la fuite du développement, le Bourg
'e St. Goar fe découvre peu à peu le long
Hela r iv e ; & enfin s’élève à la droite la
IbrtereiTe de Reynfels : après quoi on ' fe
frouve comme enfermé dans la plus belle
nceinte de petites Montagnes qu’on puiffe
le peindre, vivifiée par tous ces Bourgs
j . Châteaux qui garniffent leurs pentes
fe leurs pieds.
I Cependant je ne fais fi les amateurs des
peautés de la N a tu re , ne préféreroient pas
pce baffin, celui qui le fuit immédiate.
*ent. On s’y vo it enfermé en un inilant
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