
mine font très belles; on les voit au loin
couvertes de troupeaux, & l’horizon e(l
toujours rapproché par des V illa g e s , des
V ille s ou des Canaux garnis d’arbres. Ce
fi’eft donc point une campagne abfolument
rafe & morte, elle eft variée & animée.
I l re ile auflî toujours quelque variété fur les
bords mêmes des Canaux. Les moulins à
vent feuls en mettraient par leurs divers
ufages. Les uns pdifent l’eau, d’autres fervent
à des fc ie s , d’autres font l’huile de fe-
mence de col/a, ou pilent l’écorce pour les
tanneries; j’en ai vu auffi piler le trajj, l ’u*
ne de ces fubilances volcaniques dont je
me propofe de chercher la fo u rc e ,
qu’on mêle à la chaux pour faire du mor
fcier.
O n troüve auffi le long de ces Canaux
îfo lé s , des Villages très propres, ou de p e tits
hameaux; & toutes ces habitations font
environnées d’arbres. L e fanfonnet s’y
p la î t , je f a i fouvent ouï chanter fur leurs
toits : ce petit babillard eft le commenfal
des chaumières ; il s’y nourrit & les égayer
'ï r è s fou vèrit auffi j ’y ai entendu le Roffi-
gnol.
L e foir oh jouît dé fcènes' fort champ ê*
très le long de ces prairies. Les payfannes
font
font occupées de toute part à raffembler &
à traire les va che s , & s’èn retournent dans les
V illa g e s , portant le lait dans des vafes de
cuivre auffi brillant que ceux qu’ont peint
Gerard Dan & Mieris.
C ’eft par ces Canaux, auffi commodes
qu’amufans , qü’on peut voyager par toute
la Hollande £ & la très grande (économie
qui en féfulte pour tous les tranfports,
compehfe fûrement la dépenie qu’ils exig
e n t , dont le premier but eft d’avoir un
pays.
De Rotterdam. h Moerdyk on traverfo deux
grandes Ifles formées par la nouvelle & la
vieille Meufe, & par une tioifième grande
branche que l’on nomme le Moerdyk. L i
première de ces Ifles renferme lé fingulier
village de Heer- Jan - dam, qui ferpente avec
la digue, & dont la propreté donne déjà
Une idée il agréable de la Hollande, quand
on y arrive par le Brabant. C’eft vers le
haut de cette Ifle , conquife auffi fur les
e au x, que dans un grand débordement elles
s’emparèrent de nouveau d’une partie du
territoire de Dordrecht, qu’on leur a fage-
ment abandonnée, crainte de pis.
Lorsqu’on eft débarqué au V illa g e dé
Moerdyk, ori fe trouve de ntiuveau fur tèrre
D 2 fer