
route qui m’a déjà fo it inilruit. Mr. Co/-
liniy qui l’a obfervée le premier, fuivant
à la piile les matières donc on fait com-
m e rce , s'étoit fait conduire aux carrières
des pierres à fo u r , des pierres à meule, &
du traj] ; & en les voyant fur les lieux,
il les avoit reconnues pour volcaniques.
Mais manque de tems, il ne put former
que des conjectures fur leurs fources. Ces
Conjectures cependant m’ont beaucoup aidé.
Dans «ne de ces montagnes e il un
L a c , nommé Lecber Mabr, (L a c de Loch)\
il e il environné d’éminences, & par la
description que Mr. Cellini en avoit lue
dans Freber (a ) , il foupçonna que ce pou*
v o it être la va ile bouche d’où étoient for*
ties toutes les matières volcaniques de ces
pays* là.
Dirigé par cette première id é e , je me
fuis déterminé à aller droit au L a c , en
paifant par Nieder - Mènich, où fe trouvent
les pierres à meules, & où je pouvois établir
mon quartier pour faire de là des excoriions.
A r r iv é aux portes d'Andernach, j ’ai pris
fur
( * ) Orig. Palat. Pars t . pag. 33. Heydelberg
1686.
fur la .d ro ite , par un chemin qui devient
[fort creux. La coupe du terrein, de part
& d’autre, m’a d’abord montré la même
matière légère, friable, d’un gris jaunâtre
c la ir , que j ’avuis trouvée fur les bafaltes à
Unckeljicin & à Fornich ; mais bientôt après
j ’ai -été frappé d’une chofe très ÜDgulière-
pLe lit de cette matière e il iurtnonté, de
[couches noires & blanches*, larges feuîe-
|ment de quelques pouces, & d’une il
grande régularité, qu’il femble qu’on aît
tapiifé les deux côtés du chemin de tafe-
jtas rayé blanc & n o ir , pofé dans le fens
de fa longueur. Les couches blanches
font un compofé de petites pierres ponces
roulées , entremêlées de quelques fragmens
de lave; & les noires font formées par des
fragmens de lave & d’ardoife, auiïi nets que s ils
fortoient de l ’eau dans ce moment. L e coup
d’oeil de ces bandes e il fi frappant, que
mon Poiliüon lui-même les contemploit
avec admiration.
Je me fuis arrêté à décrire ces couches,
parce que je les ai trouvées communes à
tout pays, depuis Andcrnach jusqu'au
Lac de Loch ; ce qui fait une étendue de plus
de deux lieues. L e Pays en général e il
très remarquable. G’e il un vaile talus ,
q u i,
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