
fen t; c eft a d ire , fi l’on a par ce moyen
beaucoup plus de pouvoir pour pomper
1 eau , le projet ne peut être que très profitable.
Il'coniifteroit à établir de petites
digues à une. certaine diftance en dedans
des T e r r é s , qui, entr’elles & les grandes
digues , renfermeraient des prairies, fépa-
rées ainfi de tous les terreins qui pourroient
fouffrii; par l’eau. On ouvriroit alors des
bondes de place en place dans le bas des
grandes digues ; & quand en'Âutomne, ou
«n H iv e r , la Rivière feroit bien limoneu-
f e , ou ouvriroit ces bondes , & l’on inohdç-
roit les prairies renfermées. Lorsqu’elles
auroient reçu la quantité d’eau qu’on feroit
fûr de pouvoir pomper, on refermerait les
bondes, 5 ? après lui avoir laiffé dépofer fort
limon , on la pomperoit.
Quand par ce moyen on auroit élevé lé
•terrein d’une large bordure le long des digues
, on pou r ro it, en faifant un confine- •
ment plus intérieur, y porter l’eau par des
Canaux, où fa rapidité lui feroit foutenir fon
limon. On éleveroit amfi fuccefîivement le
fol des prairies , & on fe ménageroit une
double reffôurcë dans les grands déborde-
mens. Car ayant établi dans l’intérieur du
Pays différentes enceintes de d igue s, qui
fer-
L kttrk L X X X V . d e i a T E R R E .
[ferviroient de remparts fucceiïïfs, & fuffi-
àmmenc de machines pour pomper l ’e a u ,
Son pourroit foutirer la Rivière dans les mo-
jmens critiques, & l’empêcher de couper
¡les digues enfe verfant par deffusi L e dan:
[ger n’eft jamais que momentané ; c ’eft une
liaute marée de pleine ou de nouvelle Lu-v
b e , qui fe joignant à une haute-mer accu-1
p u lé e par dés vents du N o r d , & à la Ri-
jvière très enflée, font extraordinairement
élever l ’eau de célle - ci. Il û’y a donc
de péril que dans la plu3 haute ma-
jrée; & au moment le plus périlleux, il
fuffiroit fouvent de faire baifler la Rivière
de quelques pouces , pour faire ceifer le
danger., Il ne vient en e ffe t, que de la
poflibilïté qu’il y a , que l’eau, furmôntant
jla digue quelque p a r t , ne la coupe en courant
par deffus elle. Or on fait que lorsque
malheur eft arrivé, un premier écoulement
a fuffi pour arrêter un débordement
plus, général. Mais le vrai mal fuivoit bientô
t , parceque l’ouverture continuoit à s’enfoncer
& à s-’élargir. N e v au t- il donc
P?s mieux ouvrir à l ’eau des paflages dont
pn foit les maîtres, pour lui procurer
cette petite décharge? Des ouvertures
¡bien m u r é e s f a i t e s au pied des digues
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