
A in fi, quand on connoit bien.les phéno-
mènes, on vient naturellement à penfer ,
que tous ces différens dépôts, fe font faits
en différens tems fous les eaux de la même
Mér. E t quand on fe défie des conçîu-
fions de la chimie fur la nature de la Ma t
i è r e , on ne cherche pas à déterminer,
quand & comment ont été produites les
matières vitre/cibles ou calcaires qui compq-
fent la croûte de notre Globe; parce qu’il
faut s’arrêter quelque p a r t, en remontant
dans la fuite dé la compoiition des corps,
fous peine de bâtir en l’air.
E t il n’eit pas befoin d’avoir recours à
divers féjours de la Mer fur nos Continens,
pour expliquer la formation des Montagnes
fécondaires de^ diverfes espèces. Les révolutions
qu’a du néceflairement fubir le fond
de la Mer ancienne, par la formation même
des Montagnes, & par celle des Cônes des
Volcans , fuffifent pour cela. Il doit en
être réfulcé des changemens dans la di.
reélion des courants ; & par là des dépôts
différens dans les mêmes lieux, ou dans des
lieux voifins les uns des autres.. Quant a
la différente nature des matières; il a pu
fe faire des transmutations & des compo-
iltions fous les eaux de la M e r , fans le fécours
cours des animaux marins. Mais je n’in-
fiite pas là deffus ; il eft bien difficile d’y
connoître quelque chofe; & je ne vois pas
pourquoi les matières vitre/cibles auroieqt
dû précéder les matières calcaires. Il n’y
a pas plus de raifon de compofçr les dernières,
que de fuppofer que les premières
ont été extraites ; & il n’y a de raifon fo-
lide pour aucune des deux hvpothéfes (a *
( 0 ) Ce n’efl: plus à M. le Comte de Buffon quej’*i
répondu ici fur les révolutions de la Mer. Si lorsque
j’ai examiné ce fyftêtne par fes différentes faces, je qe
l’avois envifagé fous des points de vue généraux &
pour établir de? principes importans en Cosmologie, fi
j’avois refuté l'Auteur par des argutnens ad hominem,
j’auro'isbien lieu aujourd’hui de regretter mon travail ;
car Mr, de Buffon vient d’abandonner fon premier plan.
En lifant les Epoques de la Nature, je n’ai reconnu
la Théorie de la Terre qu’au premier pas ; c’eft à dire
à la formation des Planètes, & à celle des matières cal
caires. Pour tout le refle je me fuis trouvé dans un
Monde nouveau.,
Mr. de Buffon, redrelfant une grande partie de ce
qu’il avoit dit des Montagnes, ajoute ceci: ÇEpoq. de
la Nat. 8°. page 461 ) „ Je puis dire-en général qu’il
S n’y a aucun changement à faire à ma Théorie de la
„ Terre, que celui de la compofition des première«
,, Montagnes, qui doivent leur origine au feu primitif,
& non à l’intermède de l’eau, comme je l’avois con-
„ jecturé, parce que j’étois alors perfuadé par l’autorité de
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