
accefloires à leur exiftxnce; tandis, qu’ils
cèdent l’exiilence e lle -m êm e , ou plutôt
leur bonheur pendant une exiftence infinie,
pour éviter la peine d’un êximen attentif.
On ne fauroit faire trop d’efforts , pour
vaincre cette inconcevable pareffe de
l’Horume.
Je ne confidère ici que le bonheur indi-
v id u e l: car pour celui de la Société, il
e il fi évident qu’elle ne peut être heureu-
fe fans les principes re lig ieu x , que ceux
même qui les re je tten t, conviennent généralement
qu’il faut les maintenir chez le
Peuple. Mais .on ne fait pas attention,
que' le mélange de la Société fait defcendre
de proche'en proche, jusqu’au plus bas é-
t a g ê , les opinions qui ôtent tout frein
aux tempéramens violens. Les Pa.ys que
je viens de traverfer en ont fourni depuis
peu d’années un exemple terrible.
Il s’étoit formé fourdement dans la Baro-
nie de Fauquemont ^ Valkenburg ) une affo-
ciation de gens de la campagne qui avoient
fécoué tout principe moral. Un Chirurg
ien , & l’on dit même un Gentilhomme,
étoient les c lu fs de la feéte, répandue dans
plufieurs villages. Çes gens-là avoient
pour principe, que rien ne les gênoit que
les
îles L o ix ; & qu’en s’en mettant à l’abri, ils
Louvoient fe procurer du plaifir par tous
les moyens pofiibles. Pour fe fouilraire
donc aux recherches de la S o c ié té , ils fe
comportoient chez eux auffi exemplairement
que leur tempérament particulier pou-
voit le permettre. Rien ne paruiffoit dans
leurs Villages ni autour d’eux; mais ils
. s’affembloient la nuit par grandes bandes,
alloient à force ouverte dépouiller les habitations
écartées; emploianclesménacesles
plus terribles, afin de lier la langue de ceux
dont ils avoient lié les b ra s, pour les dépouiller,
ou pour commettre d’abominables
excès. Ils partageoient enfuite leur butin,
& fe tenoient fi cois chez eu x , qu’on ne
les foupçonnoit point.
Un jeune homme de la bande fut pris
pour un aôte particulier, étranger à l’as-
fociation & peu grave. Mais interrogé en
prifon, il laiffa échapper des chofes qui le ,
firent examiner de près, & peu à peu on
découvrit qu’il appartenoit à cette b ande ,
dont on favoit l’exifience fans la connoître.
En le preffant, on faifit un fil, qui con-
duifuenfinà la connoiffance de la plupart
de ceux qui tenoient à cette fefite confédérée
j & l’on compte par centaines les mifé