
de fa maifon tout ouvert du côte du Canal *
& montrer aux paffans les décorations de
fon ja rd in , fans crainte qu’on en abufe ;
la chauffée fe trouvant entre le foifé qui le
renferme &' le Canal public. On vogue
ainfi quelquefois des heures entières entre
des jardins ou des bosquets , dont la verdure
e fljrè s belle & très foignee. Ce ne font
pas des jardin* à l’angloife; fa r t s’y montre
partout. Mais foit raifon, foit habitude,
qùoique j ’aime les jardins à fan g lô ife , je
n’ai pas perdu le goût de ceux - là ; ils ont
chacun leurs agrément
Au delà des jardins, & quelquefois entre
des jardins plus écartés , les çhauifée^
qui bordent les Canaux continuent d’être
ombragées p a r le s plus beaux arbres : elles
font pavées de briques comme les rues, &
l ’on yrvoit fans'ceffe rouler des Cabriolets.
Quand il fait fe c , ou lesarrofepar le moyen
des Canaux, & ce font pour l’ordinaire de
vieilles gens qu’on emoloye à ce travail ai-
fé. Ils puifent l’eau & la répandent fur le
chemin, avec finftrument qu’on employé
dans les blancheries pour arrofer les toiles.
, Une autre occupation des vieillards, ou
quelquefois dpg enfans eff de fervir tes bateaux
au pairage des ponts. Il y en a beaucoup
f
[coup fur des Canaux, & les bateaux dfci.
[vent paiTer defTous. Mais comme un chei-
val qui marche fur la chauffés, les tire à
la corde, il eft commode pour les bateliers,
qu’au paffage de chaque p o n t, quelqu'un
foit pr.êt à prendre à fon extrémité la corde
détachée du bateau, pour la leur je tte r
de l’autre côté. C ’efl: là l’occupation dont
je parle. Le batelier paye ce petit foin ,
d’une fort petite pièce de monnoie ; & pour
ne point l’arrêter, on lui jette une boëce
avec fa corde : il met la petite pièce ded
ans, & la rejette fur le bord. L e vieillard
ou l’enfant qui lui a rendu ce fe rv ic e ,
vient chercher fa rétribution avec fa boëte.
Ces petites courfes coûtant à des vieillards
décrépits, j ’en ai vu qui avoient dreffé un.
:chien à les faire pour eux. Dès qu’il paffe
un bateau, le chien au guet prend les de-
vans.pour attendre la b oë te, & la rapporte
à fon maître, puis une careffe le paye amplement.
Combien d’animaux fervent l’Homme
avec empreffement quand il n’en abufe
pas ! Qui leur a donné cet inftin# ?
Dans les intervalles des V ille s un peu.
diflantes , il y a quelques efpaces où, les
arbres ce ffent, & où l’on.fe trouve en pleine
campagne ; mais les prairies qu’on do-
Tomt IV . D tninq,