
Lorrque nous arrivâmes à la vue d'Ahr*
wtiler, nous fûmes enchantés du coup d’oeil :
il nous, renvoyoit dans les tems paffés au
moins de quatre fièc le s, tant l’enfemble de
la Vallée avoit Pair gothique. Nous nous
afllmes un moment au haut de l’amphi*
théâtre; & ce fut autant pour réfléchir fur
la route que nous devions prendre, que pour
admirer. Il y a voit beaucoup à defcendre
pour arriver à Abrweiler, & tout autant à
remonter pour paffer à Bonn ; ce qui nous
fit examiner avec plus d’attention, s’il y
avoit quelque chofe à apprendre de ce cô-
té* là.
Il nous parut alors que nous avions paffé
les confins de la région volcanique ; & que
toute la partie du N o r d , vers laquelle nous
nous dirigions, n’étoit plus qu’en Montagnes
naturelles. Nous réfolumes donc de
changer de ro u te , & de tirer vers l'fift,
où Mr. TroJJon fe rappelloit d’avoir remarqué
une Montagne de forme volcanique,
nommée Landskroon. Cette réfolu-
tion p r ife , nous fixâmes Oberwinter, au
lieu de Bonn, pour le terme de notre cour-
fe. A in fi, fans quitter le s hauteurs, nous
prîmes à d ro ite , <5t nous arrivâmes à une
pente qui conduit à Grind.
De
De là nous vîmes le Landskroon. C ’efÎ
[limage la plus parfaite du Vèfuve ; tout
y * trouve ; le Cône du Vèfuve proprement
[dit, les Monts Somma & Ùttajsm qui
l'embraiTent, & Yatrio delCavallo qui les fé-
pareduCône. Il fut dope réfolu d ’aller v o ir
[ce Vèfuve antique. Pour cet effet nous descendîmes
la Montage où nous étions ; &
côtoyant YAhr, nous arrivâmes à Héùm-
mersheim, qui n’e il féparé du Landskrew,
ue par cette petite Rivière. Nous p r î mes
là un peu de repos avant d’entite-
prendre notre nouvelle expédition.
| Il étoit 3 heures quand nous nous mîmtîs
Be nouveau en marche. Nous traverfâmes
a Rivière, & nous nous trouvâmes fu r
le vafle pied du V o lc an : pied encore de*.
|chijle jüsqu’à une hauteur affez grande.,
1 efl tout cultivé en v ign e s , ainfi que les
hauteurs qui répondent à Somma & Otta-
¡iano, dont le pied efl; auffi de febifte.
vlais au-deffus des vignes & parmi les
roffailles, nous apperçûmes un moellon
oirâtre, très différent de celui des v ignes;
& les bornes des poffefîions étoient
de bafalte. Nous montâmes fort long-
tems au travers des Bois avant d’atteimdre