
aient quelque fen s , il eft néceiTaire que
je L u i indique les motifs, juftes ou m?(l
fondés, qui m’ont conduit à les entreprendre.
D’ailleurs une erreur red re flç e , devient
fouvent une vérité plus important
e , que bien des vérités pofitives qui fe
trouvent immédiatement. Dans le premier
cas on a beaucoup tourné autour
de l’objet; & dans le dernier on n’en a
fouvent vu qu’une face.
Je ne voyons que Volcans & matières
volcaniques depuis cinq femaines; mes yeux
& mon imagination en étoient fi frappés,
que toute Montagne un peu relevée en
pain de fucre me paroiffoit un Cône volcanique,
& to “ te matière noirâtre, de la
Lave ou du hafalte. Ces fignes s’étoient
cônftamment trouvés juftes dans les Pays
que je venois de parcourir : c’e ft -à -d ir e ,
qu’à l’examen, les autres cirçonftances
caraftèriftiques des Volcans a voient accompagné
ces premières apparences. Mais
ic i il n’en a pas été de même; & fi je
m’en étois tenu à ces apparences, j ’au-
rois été dans l’erreur. L a vue du Mont
Gleichen & de plufiéurs autres Montagnes
voifines, que je découvris dès mon arrivée
dans ce P a y s -c i en dépendant de
Brans-
Dransfeld, m’avoit fait loupçonner fortement,
que ces hauteurs étoient volcaniques.
Ma courfe dans les Montagnes des environs
de Dransfeld, où tous les premiers
fignes s’étoient vérifiés, ne me laiiTa plu?
aucun d o u te ; & je partis hier matin de
Gottingue dans la ferme perfuation que
j ’allois voir de nouveaux Volcans.
Je traverfai d’abord la bafe du Heinberg*
& j ’arrivai au V illag e de Groflen-Lengde,
J’y trouvai le pied des Montagnes recouvert
de pierre fableuje rougeâtre à couches;
puis me dirigeant vers le Gleichen,
je traverfai une Colline dont le fommet
étoit de pierre à chaux , & la bafe de
couches gypfeujes qui fc manifeftoienc 'des
deux côtés,
Je ne me dirigeois que par la vue vers
la Montagne de Gleichen, dont, comme
d’une Sommité fuppofée volcanique, je vou-
lois connoître les avenues. Je pas-
fai une nouvelle Colline de pierre fableufe
rouge à couche? aquiformes, & je trouvai
au delà un Vallon très agréable, dont
les Bois Si les pâturages couvroient toute
la furface , de forte que je n’en pus voir
le Sol. C e Vallon me conduifit à Ben-
ningbaufen, où je m’arrêtai pour demander