
prendre pour remonter le Rhin. Nous prîmes
un guide à Vornicb, pour nous condui.
re aux carrières de Traff; & l’un de nos bateliers
, jeune & v igou reu x , ayant fouhaité
de nous fuivre,nou s le mîmes de la partie.
Nous montâmes audeffus de Fornieh, pas-
fant fur la Lave de Bajaltes couverte de Lu
me y & gagnant les Montagnes de fcbijîes, au
haut desquelles nous trouvâmes d’abord
des plaines ondoyées ; puis des vallons &
de nouvelles hauteurs ; & e n tout cela rien de
volcanique ; tout é toit fcbijleux. Nous arrivâmes
au bout d’une heure à la pente oppo-
fée j & après avoir beaucoup defcendu, nous
commençâmes à appercevoir un iinguliet
mélange dans le terrein. Une langue de terre
s ’étendoit en relief dans le fond d’une vallée
é tro ite , elle étoit compofée de couches de
-pierres ■ponces\ des deux cô té s , le pied, &
toute la pente des Montagnes, n’étoic
que defcbifie-, & ces deux matières il différente
s , tranchoient abfolument dans le fond des
deux filions, dus aux eaux, qui les féparoient.
Ayant tourné furla gauche vers une belle
fource d’eau minérale y nommée Heilhrunn,
noua vîmes que le pied de la Montagne étoit
de Lime mêlée de quelques pierres ponces. Ce*
pendant, étant montés fur la faillie que faifoit
cet:
cette matière étrangère, nous ne trouvâmes
plus que Jchifte audeffus.
Nous paffâmes enfuite à une autre grande
fource d’eau minérale, nommée Tunnenjlein.
Jbà étoient les carrières de Trafs. On les
ixploite tout le tour des Montagnes. Les
pxcavations qu’on a déjà faites en tirant
icette matière, font immenfes; elles bn tap profondi
la v a llé e , & laiffé des côtés^escar«
|pés qui, en quelques endroits, ont 60
à üo pieds de hauteur. L e Trafs en fait la
partie inférieure, & le deffus, dans une très
grande épaiffeur, eft de JLime. Nous fû-
: fies allez haut fur deux 'de ces Montagnes
Sont les pieds étoient de Trafsy ou du moins
en étoient re couverts ; & toujours nous
trouvâmes du fch ijle fans mélange fur les
Hauteurs.
I Nous étant affez fatigués à ces recherches
inutiles, nous defcendîmes à la fontaine de
Uunnenjlem pour nous rafraîchir. L ’eau en
fil: très agréable par Ion a cidité , on en remplit’beaucoup
de crôches , ainfi qu’à Heil-
irunn, qu’on envoyé jusqu’en Hollande. Les
Êruches fe font fur le lieu même.
■ Il ne nous reftoit plus qu’une Montagne
■ vifiter, pour chercher l’origine du Trafs;
& c’étoit celle dont nous avi<?ns le moins es