
,, dit de vous dans notre village ? I _
Encore, fans d o u te , quelque belle dé.
„ couverte de . vos Politiques ? -----
j , Monfieur , voyez ! On dit que voui
Ù entendez fort bien l’Allemand, & que
, , vous faites femblant de ne pas le fa-
„ voir.” J’avois eu occafîon en me
chauffant en grande compagnie auprès du
feu de mon hôte , de placer quelques
phrafes allemandes qu’on prétend que je
prononce aifez bien ; & j ’avois remarqué
en effet quelques commentaires que je
n’entendois pas , & quelques coups * d’oeil
fin s , qu’on ne Vouloit pas fans doute que
fapperçüffe. J’en trouvois là l’ explica.
tion. Les bonnes gens s’étoient imaginé,
que ce peu d ’A-llemand rn etoit échappé par
diilraétion j & ils étoient convaincus que
j.’avois voulu tout entendre fans qu’on le
fçût. J’aurois pu m’amüfer de cette idée;
mais" voyant qu’elle les mettoit mal à l’ai-
f e , par la crainte d’avoir la guerre dans
leur P a y s , j ai fait ce que j ’ai pu pour
défabufer mon exâminateur. Je ne fui»
pas fûr d’avoir ré u fïi, car il n’y a per-
fonne dé plus difficile à ramener, que ceux
qui fe^ croient fins ; & mon Homme croioit
bien 1 être. D ’ailleurs ces gens • là n’étant
brin
brin Naturaliftes , ni moi marcliand de
meules, il ne leur reilqit guère qu’à ipe
croire ou fou , ou Maréchal des Logis.'
Au bas des prairies que j ’avois traversées
le matin , j ’ai trouvé la plus belle
des Sources minérales que j ’aie encore
vues dans ces courfes ; elle eit abondante
& fort en bouillonnant, fon goût eft
très agréable par un léger a c id e , & elle
laiffe fur fon cours des dépôts considérables
d’ochre martiale. Suivant mon guide *
il y a de pareilles Sources tout autour de
ces Montagnes.
J’ai auffi rencontré Sur ma route une
autre fouille faite dans le flanc de la
Lave, pour en tirer des pierres à meules ;
mais elle s’efl; "trouvée de même trop
compafte. J’ai revu là ces gerçures verticales
, femblables à celles qui forment
les gros bafaltes à Fornicb.
Je ne poufferai pas plus loin mes ob-
fervationsdans ce p a y s , o ù , fi je vou-
lois me livrer à mon avidité de v o ir , je
pourrais refter plufieurs femaines. Mais
je ne venois pas pour augmenter la catalogue
des anciens volcans ; je me pro-
pofois feulement d’y étudier leur nature,
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