
échauffé & peu en o rd re , .il me prit auffi
pour un chercheur d'or , & m’adreffa la
parole en françois, pour me faire quelques
queflions fort peu préparées, auxquelles
je répopdis fans plus de façon. Mais il
me prefla, & me demanda formellement
f i je fondois ces pierres. ,, Et vous auffij
„ M o n f i e u r lu i • dis • j e , „ vous me faites
,, une telle queilion! Je la paffois à ces
„ g en s-là . Mais j ’aurois cru que dans le
„ monde où vous paroiflez v iv r e , on con-
noiffoit au moins quelque chofe en misd
„ toire naturelle". Je ne fais fi ce fut mon
to n , ou ce grand mot,, qui mit fin à fes
queflions; mais il continuafon chemin.
,, E t voilà peut- être un homme dis-je en
moi« même, „ q u ia pris le parti à la mode
„ fur les grandes queflions ” ! Comme nous
ne nous connoîtrons fans doute jamais, &
que très certainement il ne me lira pas,
je ne me fais pas fcrupule de dire à fon
occafion ; que j ’ai fouvent penfé, en grim*
pant les Montagnes, tournant & retournant
des pierres à l’ardeur du foleil &
fuant de fa t ig u e , que beaucoup de gens
n’imaginent pas qu’il y ait tant de peine à
chercher ce que ce Monde étoit autrefois.
Au moins s’ils ne décidoient pas !
Ayant
■\- <
Ayant terminé les obfervations que je me
propofois de faire i c i , je vais prendre dès
demain la route de Francfort, où l’objet de
m o n attention changera de nouveau: car
j ’y retrouverai des matières volcaniques ,
qui, fuivant ce que j ’en fais déjà, me pa-
roiffent difficiles à expliquer.