
n’enferoit réfulté qu'une pente plus douce,
& la végétation aproit arrêté cet effet
de 1 eau. Mais ayant' à leur pied un agent
aufïi turbulent que la M e r , il n’a pas permis
au tems de faire cet ouvrage. La Mer
lave êc entraîne au loin cette matière,
presque fo lu b le , qu’elle ne peut dépofer
que par le plus grand calme. L ’eau de la
M e r n arrive point ordinairement au pied
des faces escarpées; elles font bordées
d une plage où fe raffemblent les matières
qui tombent de ces falaifes ; & q u i, fi elles
y r e fto ien t , s’éleveroient en talus. Mais
quand les hautes marées font accompagnées
de grands v e n t s , les vagues lavent ces déb
r is , & ne laiffent fur la plage que le fable
& les autres matières dures.
L e tranfport des fubftances très divifi-
bles e il encore favorifé par une autre cir-
conflance, Les principales marées viennent
du Canal de la Man ch e, qui e il au
midi; deforte qu’en entrant dans le long
bras de mer que ce Cap couvre, & en en
reffortant, elles forment des courans rapides
qui rafent le Cap.
Vo ilà des caufes de deilruélion, qui n’ont
aucun rapport avec la fituation de la côte
quant aux points de l'Horizon. Partout,
les
les pluies délayent & font ébouler les ter-
reins qu’elles pénètrent aifément; partout
auffi il y a des vagues fur les cô te s , & il fe
forme des courans auprès des caps. Que
ce foit donc une côte Orientale ou O c cidentale,
fi elle fe trouve dans de telles cir-
conflances, elle fe détruira, jusqu’à ce
que les circonftances changent. Et ici même
l’on vo it des exemples de l’effet du
changement»
Quoique la matière dominante dans ces
Collines foit fort divifible par fe a u , &
puiffe ainfi être tranfportée fort lo in , il
s’en dépofe toujours quelque partie autour
de la c ô te ; ce qui fait que la plage eft
baffe à une très grande diftance.. Auffi l’entrée
du Golfe fe comble » t - elle , & les
habitans à'Harwicb défirent-ils que l’Etat
les aide à faire une je t té e , qui détourne le
courant du pied des Collines, & le porte
en avant dans la Mer. Sans cette précaut
io n , le Golfe deviendra ce que l’on nomme
en anglois a tide barbor, un havre où
l’on ne peut entrer qu’en haute maree ; ce
qui feroit un grand défavantage.
Les accumulations fe portent auffi fur la
rive oppofée à Harwich, de l’autre côté du
bras de Mer. Elles ont fait une longue
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