
l ’idée que la Mer «voit baigné leurs murs.
Ils fe fondoient fur les anne&ux, fur une
jextée qu’on nomme encore digue de .M e r ,
& fur des coquilles que l’on crouve dans le
voifinage. S i donc je m’en étois tenu là,,
j ’aurois pu groifir le nombre des autorités.
Je demandai à ces Meilleurs des éclair-
ciflemens fur les lieux où je devoîs porte
r mes obfervations ; mais principalement,
ii je trouverois quelqu’un qui s’occupât
d ’antiquités & d’hiiioire naturelle. Ils
m’indiquèrent M. M . van Muy/en, l’un
DroiTart ( a ) & l’autre P rê tre: ajoutant,
qu’ils poiledoient :une grande colleélion
dans les deux genres. J’envoyai favoir
s’ils 'étoient au logis : ils n’y étoient pas
dans ce moment. Ainii je refolus de faire
d ’abord moi-même la vifite des lieux.
L a digue de Mer e il hors de la V i lle ,
fur la doitc du chemin qui conduit à, St.
Trony «S: je la trouvai bientôt. Elle s’étend,
du pied des mura aétuels de la V ille ,
à- un mile en avant dans les terres. 'J’y
mon-
On nomme Droffkrtî, en diverfes parties
d’Allemagae, les Btillifs qi$ fe trouvent être de famille
noble.
^montai par le premier endroit où je pus
■l’aborder, & je la fuivis jusqu’au bout.
Il efl certain que'la vue de Cette jettéé
Iféduit : il femble qu’on foit fur les digueS
le la Hollande. Mais en portant mes regards
Ide tout c ô té , & me figurant c® qu’auroic
Îlé té l’aspeil de la Mer fi elle eût cou vers
Ile pays jusqu’au pied de cette prétendue
(digue, je ’ne vis qu’un vafte o c éan , dans
le q u e l on auroit apperçu tout au plus quel*
wjues bancs de fable. E t alors quel eût été
J e but d’une Digue ? A l’exception d’une
«partie de la V i lle , qui domine cette je t t é e ,
J c ’e il Pendroit le plus élevé de tout le pays
Jbien loin à la ronde. De toute part le fol
■
B^a en s’abaiflant.
De cette hauteur je vis ça & là dans la carti»
fpagne, bien audeflbus de moi , des mon*
Jjceaux de terre qui me parurent d’anciens
■tombeaux. „ Si ma conjeêlure eft fondée
■me dis-je à mo i-m ême , „ voilà une nou-
M , velle preuve que ceci n’e il pas une digue,*
ou du moins ces Tombeaux la re*
pouflferoient bien loin dans l’antiquité.
Car les Peuples qui enféveliifoient ainfi
leurs morts , font déjà fort anciens ; &
ces monceaux marqueroient déjà un
grand abaiiîement de laMer depuis le point
Tome I V . G où
! »
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